Dans le cadre de la Convention des Nations Unies sur les changements climatiques, la Suisse s’est engagée à fournir une contribution équitable au financement international dans le domaine du climat. Tient-elle ses engagements ? 
Non, malheureusement pas. La répartition du financement de la lutte contre le dérèglement climatique entre les pays industrialisés est calculée sur la base du PIB et des émissions de gaz à effet de serre. Le Conseil fédéral a décidé de ne compter que les émissions directes, c’est-à-dire que ni le trafic aérien ni les émissions liées aux importations ne sont pris en compte, alors même qu’elles représentent plus des deux tiers de nos émissions. Le Conseil fédéral estime donc sa contribution à 450 – 600 millions de francs alors qu’elle devrait dépasser le milliard de francs par an.  

Pourquoi la contribution devrait-elle être augmentée ? 
Les pays les plus touchés sont majoritairement les plus pauvres et dès lors aussi ceux qui ont le moins contribué au dérèglement climatique. Les conséquences pour ces pays sont souvent dévastatrices, notamment sur la production alimentaire. C’est pourquoi les pays plus riches, largement responsables de cette situation dramatique, doivent assumer non seulement leur part de responsabilité en matière de réduction de l’empreinte carbone mais aussi participer au financement des adaptations au changement climatique des pays les plus pauvres, ce que le Conseil fédéral se refuse à faire. C’est ici tant une question de solidarité que de justice. 

Que doit faire la Suisse pour assumer ses responsabilités climatiques au niveau international ? 
Elle doit en premier lieu réduire ses propres émissions de gaz à effet de serre, y compris celles liées aux importations, et assumer ainsi sa responsabilité historique. Avec l’adoption de la loi sur la protection du climat, la Suisse dispose maintenant d’une bonne base légale pour passer enfin à l’action. Parallèlement, en tant que pays riche, la Suisse doit assumer sa responsabilité et financer la lutte contre le réchauffement ainsi que l’adaptation aux changements climatiques dans les pays du sud. 

Le Conseil fédéral ne partage par le même avis. Que font les VERT-E-S pour changer les choses ? 
Au Parlement, nous avons plusieurs fois interpellé le Conseil fédéral lors des discussions sur les mandats de négociations ou par le dépôt de textes en plénière. Nous y demandons que le Conseil fédéral augmente fortement les moyens alloués à la lutte contre les changements climatiques et soutienne enfin la création d’un fonds solidaire pour financer les adaptations aux changements climatiques dans les pays du Sud.  
Finalement, nous avons lancé l’initiative pour un fonds climat qui garantira à long terme les moyens destinés à la lutte contre le changement climatique.  

Nicolas Walder 
conseiller national GE