Le risque d’accident nucléaire est plus grand qu’avant Fukushima
La Commission de l’environnement du Conseil national a supprimé le concept de l’exploitation à long terme des vieilles centrales nucléaires. Ainsi, elle ne fait elle-même aucun cas desrecommandations minimales de l’autorité en matière de sécurité nucléaire IFSN et met en danger de manière bien imprudente la sécurité de la population. La bombe à retardement nucléaire tictaque toujours plus vite cinq ans après la catastrophe de la centrale de Fukushima. L’initiative pour la sortie du nucléaire est plus nécessaire que jamais.
Plus la durée de fonctionnement d‘une centrale nucléaire s’allonge, plus l’exploitant de la centrale doit investir dans la sécurité en raison du vieillissement et de l’usure du matériel. Parallèlement, les perspectives d’amortir ces investissements avec la vente du courant nucléaire baissent pour l’exploitant, car la fin de la durée d’exploitation approche. Sans exigences contraignantes en matière de sécurité, les exploitants laissent tourner leurs centrales sans les mettre aux normes. Il en va ainsi de Beznau, la plus vieille centrale nucléaire du monde.
Le concept d’exploitation à long terme, recommandé par l’autorité de surveillance IFSN, remédie à la situation en prescrivant une marge de sécurité suffisante jusqu’au dernier jour d’exploitation. Si la marge n’est pas respectée, la centrale ne peut plus être exploitée. Cela amène aussi plus de sécurité du fait qu’actuellement, les exploitants peuvent contester durant des années le retrait de l’autorisation d’exploiter – et qu’entretemps, les centrales continuent de tourner.
Afin que le concept d’exploitation à long terme soit suffisamment contraignant, il doit être ancré dans la loi sur l’énergie nucléaire. Il ne suffit pas d’inscrire le concept dans une ordonnance décidée uniquement par le Conseil fédéral. De plus, le Conseil fédéral dans sa composition actuelle ne devrait guère prendre de décisions efficaces. Seule reste alors l’initiative pour la sortie du nucléaire.<
Plus nécessaire que jamais : l’initiative pour la sortie du nucléaire
L’initiative « Pour la sortie programmée de l’énergie nucléaire » prévoit une durée d’exploitation maximale de 45 ans pour les centrales nucléaires suisses. En cas de problèmes de sécurité, elles pourraient être fermées avant ce délai. C’est déjà nécessaire aujourd’hui au vu des défaillances gravissimes que présentent les deux très vieilles centrales de Beznau et Mühleberg. Selon l’initiative, les centrales nucléaires devront être remplacées par des économies d’énergie, l’efficience énergétique et le développement des énergies renouvelables.
Selon une étude GFS, l’initiative a de très grandes chances d’être acceptée en votation : les trois quarts de la population continuent à soutenir la sortie du nucléaire et plus des deux tiers souhaiteraient limiter la durée d’exploitation des centrales, comme le demande l’initiative.