Les faiblesses du système de refroidissement des réacteurs et du bassin de combustibles usés sont connues depuis longtemps. L’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) aurait déjà pu réagir avant les événements tragiques à Fukushima. Rendre des dispositions et fixer des délais ne suffit pas. Les centrales de Mühleberg et de Beznau I et II doivent être arrêtées. En cas de tremblement de terre ou d’inondation, la remise en route du refroidissement de ces centrales ne serait pas garantie. Une catastrophe comme celle de Fukushima pourrait se répéter en Suisse. Des questions restent en suspens comme le danger d’émanations d’hydrogène et de fissures du réacteur de la centrale de Mühleberg, insuffisamment stabilisée à l’aide de tirants d’ancrage, comme l’a démontré l’Institut pour l’écologie appliquée de Darmstadt.

L’IFSN a la compétence d’ordonner un arrêt provisoire. Des manquements dans la surveillance sont une des raisons de la catastrophe nucléaire de Fukushima. Il ne faut pas en arriver là en Suisse. Les Verts déposeront lors de la prochaine session des interventions parlementaires pour l’examen de la surveillance nucléaire.

Une réforme de fond de la surveillance nucléaire est nécessaire
Pour les Verts, le procédé de l’IFSN est inacceptable et il faut une réforme fondamentale du système de surveillance des installations nucléaires. Pour ce faire, il faut garantir une indépendance entre la surveillance et les installations surveillées, ainsi que la représentation dans les instances concernées des positions critiques envers le nucléaire. En outre, un deuxième avis, ayant un poids équivalent et basé sur des études indépendantes, doit être requis pour toutes questions de surveillance. La Commission fédérale de sécurité nucléaire (CSN) ne dispose actuellement pas des moyens lui permettant d’accomplir cette tâche. En fin de compte, la responsabilité des autorités de surveillance pour leurs décisions doit être accrue. Du personnel qualifié doit être plus fréquemment recruté à l’étranger.