Anne Mahrer sur la tarification de la mobilité
Un état des lieux sur la tarification de la mobilité ne suffit pas. Une stratégie est nécessaire.
Les Verts soutiennent l’objectif fixé par le Conseil fédéral de mieux exploiter les capacités existantes du trafic. Ainsi, la construction de routes, gourmandes en terme d’utilisation des sols, peut être évitée. Malheureusement, le rapport du Conseil fédéral sur la tarification de la mobilité ne montre pas comment il pourra précisément atteindre cet objectif. Rédiger ce simple état des lieux semble plutôt avoir été un pensum pour le Conseil fédéral.
L’augmentation effrénée du trafic et les coûts externes engendrés sont quasi absents du rapport. Pourtant, une tarification de la mobilité doit chercher à réduire le trafic et à internaliser les coûts externes. Les coûts liés au trafic automobile ne sont pas couverts et s’élèvent aujourd’hui à plus de 6 milliards de francs par année : dommages sur l’environnement et sur la santé, gaspillage des sols, émissions de CO2, érosion de la biodiversité, pollution de l’air, accidents et bruit. Le trafic peut faire l’objet d’un meilleur pilotage rien qu’en prenant en compte ces coûts externes. Pour cette raison, une tarification de la mobilité doit également prendre en compte la consommation de l’énergie et des ressources, en plus des prestations de transport.
Les Verts demandent au Conseil fédéral de présenter une stratégie globale pour les routes et les transports publics. La formule des « 3 principes » doit servir de fil rouge à ce document (réduire la mobilité ; transfert modal ; réduction des nuisances). Et un nouveau système ne devrait en aucun cas pénaliser les transports publics au profit de la route. Ils doivent rester abordables et accessibles à tous et toutes. Il faut également donner rapidement aux villes et aux cantons les moyens légaux pour résoudre eux-mêmes leurs problèmes de trafic – comme par exemple de pouvoir mettre sur pied un système de péage urbain.