Travail des enfants, pollutions mortelles: les entreprises établies en Suisse ont une lourde responsabilité. La commission a enfin décidé de leur poser un cadre pour qu’elles respectent les droits humains et l’environnement dans leurs activités à l’étranger. C’est un premier pas. Mais encore timide.
Lisa Mazzone, conseillère nationale GE

Travail des enfants dans la filière du chocolat, émissions mortelles de dioxydes de soufre en Zambie: la Suisse se situe à la neuvième place des pays les plus fréquemment concernés par des violations de droits humains commises par des entreprises, selon une étude de l’Université de Maastricht. Pour y mettre fin, l’initiative pour des multinationales responsables est la solution, raison pour laquelle elle bénéficie d’un soutien toujours plus large dans l’économie, la société civile et la population.

Les entreprises établies en Suisse doivent être contraintes à prendre des mesures et être tenues responsables des atteintes aux droits humains et à l’environnement qu’elles commettent à l’étranger. La commission des affaires juridiques du National (CAJ-N) reconnaît enfin, avec ce contre-projet indirect, le besoin de légiférer – ce que les Verts saluent. Mais ce premier pas est timide. Les Verts s’engageront tout au long du travail parlementaire pour que des solutions concrètes garantissant le respect de l’environnement et des droits humains soient trouvées.

En revanche, les Verts déplorent la décision de la commission de ne pas introduire la transparence des paiements pour le secteur du négoce des matières premières. Pour lutter activement contre la corruption et mettre fin à la malédiction des ressources, la proposition du Conseil fédéral, se limitant aux sociétés extractives, ne suffit de loin pas, car elle ne touchera qu’1 à 3% des sociétés.