Non à la libéralisation du marché postal
Les Verts suisses s’opposent à toute libéralisation supplémentaire du marché postal. Il est absurde de priver la Poste de sources de revenu importantes et simultanément de prévoir un soutien financier étatique pour assurer le service universel. Du point de vue écologique, cette mutation n’est pas souhaitable : pourquoi donc plusieurs « facteurs » pour une seule boîte aux lettres ?
Le Conseiller fédéral Moritz Leuenberger a présenté aujourd’hui la marche à suivre pour l’ouverture du marché postal suisse. En 2011, le monopole des lettres passera de 100g à 50g. En 2016 au plus tard, il faudra décider si le marché doit être entièrement libéralisé. Les Verts s’opposent résolument à ce projet. Il n’y a aucune raison valable de céder aux pressions d’EconomieSuisse et d’autres associations économiques et de livrer une entreprise rentable aux vautours de l’économie privée.
Il est certes louable que le Conseiller fédéral Leuenberg pense à des mesures d’accompagnement pour le personnel de la Poste et au financement du service universel. Mais c’est bien là que le projet atteint ses limites : en libéralisant le marché on prive la Poste d’une source de financement sûre et, pour limiter les dégâts, on prévoit un fonds ou des indemnités de l’Etat pour garantir le service universel. Comment donc alimenter ce fonds ? Par les impôts ? Selon le principe : les bénéfices aux entreprises privées, les pertes aux contribuables ?
La libéralisation prévue aura aussi des conséquences négatives sur l’environnement. Plusieurs « facteurs » pour une même boîte aux lettres ne sont pas nécessaires. La libéralisation du marché des paquets a démontré qu’une telle évolution était écologiquement contreproductive. Dans ce domaine, l’interdiction de circuler la nuit pour les camions est aujourd’hui souvent enfreinte et les prestataires privés en demandent la levée en argumentant que la Poste n’y est pas contrainte. Les Verts s’interrogent : si l’ouverture du marché postal devient effective, une évolution similaire n’est-elle pas à craindre ?