Raréfaction des matières premières, changement climatique et recul de la biodiversité montrent clairement que notre économie n’est pas durable. L’initiative pour une économie verte veut réduire l’empreinte écologique de la Suisse à un niveau supportable pour l’environnement. Le contre-projet du Conseil fédéral propose des mesures concrètes allant dans ce sens dans le cadre d’une révision de la loi sur la protection de l’environnement. Jeudi, ces deux objets sont à l’ordre du jour au Conseil des Etats. Les Verts appellent les sénateurs à entrer en matière.

Concrètement
La révision de la loi sur la protection de l’environnement prévoit une série de mesures, afin de transformer peu à peu notre économie du tout-jetable en économie circulaire et donc durable. Elle propose des solutions simples à d’importants problèmes environnementaux :

  • améliorer le recyclage, en particulier pour les matériaux d’emballage (plastique), les métaux, le phosphore et le gravier ;
  • imposer des normes minimales à l’importation de produits en bois, en tourbe ou à base d’huile de palme afin de prévenir la sous-enchère écologique ;
  • inscrire la protection des ressources dans la loi en tenant compte de l’impact environnemental dû à la consommation de produits importés, qui représente aujourd’hui 73% de l’impact environnemental total de la Suisse ;
  • exiger des entreprises traitant de matières premières polluantes un compte-rendu public transparent, afin de mieux informer la Conseil fédéral et les consommateurs sur la charge polluante de ces produits ;
  • uniformiser à l’échelle nationale les normes régissant les déchetteries.

Entreprises et consommateurs profitent de l’économie verte
Les entreprises concernées profiteraient d’une réglementation claire et uniforme contre la sous-enchère écologique. Les branches misant volontairement sur l’économie verte pourraient éviter que des mesures plus contraignantes (obligations / interdictions) soient imposées au marché. Selon le projet du Conseil fédéral, de telles mesures contraignantes n’interviendraient que si les objectifs librement consentis n’étaient pas atteints. De nombreuses organisations économiques soutiennent le contre-projet, entre autres Coop et Migros, l’Union syndicale suisse, Swisscleantech, ÖBU, Swissrecycling et la Fédération romande des consommateurs.

Les consommatrices et consommateurs profitetaient également de la nouvelle loi car les produits occasionneraient moins de déchets, pourraient être mieux recyclés, dureraient plus longtemps et seraient plus écologiques. Les consommateurs seraient en outre mieux informés.

Les Verts appellent les forces responsables et innovantes du parlement à se mobiliser pour préparer l’économie de demain. L’économie du tout-jetable a fait son temps, place à l’économie verte !

Si le contre-projet du Conseil fédéral échoue au parlement, les Verts soumettront leur initiative au verdict des urnes.

Adèle Thorens, co-présidente, conseillère nationale VD :
« Seules les économies efficientes seront concurrentielles à l’avenir, dans un monde où les ressources sont de plus en plus sous pression. L’économie verte est l’économie de demain. »

Robert Cramer, conseiller aux Etats GE :
« Valoriser les déchets et éviter le gaspillage – nous devons agir maintenant pour une économie verte. »

Mathis Wackernagel, président des Global Footprint Network et membre du comité d’initiative :
« Se préparer à vivre dans un monde où se raréfient les ressources demande du temps et de l’argent. Ce n’est pas en repoussant cette remise en question qu’on va l’accélérer. »

Bastien Girod, conseiller national ZH :
« Le pays qui a vu naître Bruno Manser ne doit pas en faire moins que l’UE pour protéger la forêt vierge. »