Durcir l’accès au service civil foule aux pieds le droit à l’objection de conscience. Et méprise l’apport substantiel des civilistes à la collectivité, dont la population profite. Si le Parlement n’abandonne pas ce projet, le référendum menace.
Lisa Mazzone, conseillère nationale GE

Le Conseil des Etats débat aujourd’hui du durcissement de la loi sur le service civil. Les civilistes remplissent leur obligation de servir avec un facteur de durée d’ores et déjà punitif (une fois et demie de plus que le service militaire). Avec ce projet, le service civil pourrait être, dans certains cas extrêmes, jusqu’à 37 fois plus long que le service militaire !

Si le Conseil des Etats adopte cette révision, alors il accepte le fait, tout comme le Conseil fédéral, que le nombre de personnes accomplissant le service civil diminuera et que «les établissements d’affectation seront touchés, en particulier dans les domaines d’activité où les ressources nécessaires à l’accomplissement de tâches de la communauté sont insuffisantes ou absentes» (rapport explicatif, juin 2018).

Malheureuse pesée des intérêts

Les VERT-E-S dénoncent cette malheureuse pesée des intérêts effectuée au détriment de la qualité de vie quotidienne de nombreuses personnes, à commencer par les personnes âgées. Dans une société vieillissante et alors que la conciliation entre vie familiale et vie professionnelle représente des défis, le service civil devrait au contraire être promu et ouvert aux femmes et aux personnes qui n’ont pas la nationalité suisse pour assurer la cohésion de notre société.

Si ce projet est mis sous toit par le Parlement, la direction des VERT-E-S proposera à ses organes dirigeants de soutenir le référendum déjà annoncé par CIVIVA en novembre passé.