L’accord est une importante victoire d’étape. Néanmoins, la politique climatique de la Suisse est toujours insuffisante. Notre pays peut et doit mieux faire.
Adèle Thorens Goumaz, conseillère nationale VD

Le nouvel accord climatique a un objectif plus ambitieux : tout doit être entrepris afin que le réchauffement global ne dépasse pas 1,5°C. Par contre, la politique climatique suisse reste insuffisante. Les mesures en faveur de la protection du climat ne suffisent même pas à contribuer adéquatement à l’objectif des 2°C. Pour celui de 1,5°C, il faut prendre des mesures plus drastiques. Les Verts demandent que la Suisse, en tant que riche pays industrialisé et pionnier en matière d’innovation et de cleantech, oriente rigoureusement sa politique climatique sur cet objectif :

  • la première mesure que doit prendre le Conseil fédéral est de relever l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 20 à 40% d’ici 2020. L’actuelle loi sur le CO2 lui en donne la compétence.
  • dans la nouvelle loi sur le CO2, qui sera mise en consultation en été 2016, il faut inscrire l’objectif de 1,5°C ainsi que celui de 100% d’énergie renouvelable d’ici 2050 et prendre donc des mesures plus drastiques en faveur de la protection du climat.
  • la Suisse doit mettre au moins 1 milliard de francs à disposition de la protection climatique globale. Et le financer grâce à une taxe CO2 qui pénalise les pollueurs, au lieu de réduire l’aide au développement.
  • la Suisse doit en outre garantir des payements compensatoires pour les dommages et pertes dues au changement climatique dans les pays en voie de développement. Le refus affiché par le Conseil fédéral lors de la Conférence sur le climat est irresponsable.

Si le Conseil fédéral ne relève pas considérablement ses objectifs climatiques ni ne prend les mesures nécessaires, les Verts, de concert avec les organisations environnementales Noé 21 et Greenpeace, vont poursuivre l’action en justice pour une réelle protection climatique, annoncée au début de la Conférence de Paris. Le Parlement issu des dernières élections risque malheureusement de bloquer tout progrès, d’où l’importance d’exercer une pression extra-parlementaire et d’emprunter la voie judiciaire.