Jusqu’à aujourd’hui, on projetait de compenser à l’étranger au maximum 30 pour cent des émissions de CO2 des centrales à gaz. Les Verts s’étaient déjà prononcés négativement à ce sujet et avaient demandé que les éventuelles usines à gaz compensent la totalité de leurs émissions en Suisse même.

En proposant de rehausser ce taux de compensation à 50 pour cent, le Conseiller fédéral Leuenberger souhaite manifestement faire un geste supplémentaire en faveur des exploitants de centrales à gaz. Cette option est à notre avis erronée, d’autant plus qu’il n’y a aucune nécessité de construire de telles centrales en Suisse. Pour faire face au défi énergétique, il est nécessaire d’entrer dans une nouvelle ère où les agents énergétiques fossiles cèderont la place aux énergies renouvelables, à l’économie d’énergie et à l’efficacité énergétique. Si d’aventure une centrale à gaz est tout de même réalisée en Suisse, les émissions de CO2 doivent être compensées en totalité dans notre pays.

En promouvant une politique climatique et énergétique « efficace et respectueuse de l’environnement », le Conseiller fédéral Leuenberger a fait beaucoup parler de lui ces derniers temps. Toutefois, même si ses propositions vont dans la bonne direction, elles n’en restent pas moins trop timides. La décision de compenser 50 pour cent des émissions de CO2 à l’étranger est non seulement en totale contradiction avec une politique climatique efficace, mais également un très mauvais signal pour l’économie. Au lieu de miser plus longtemps sur des technologies obsolètes et néfastes à l’environnement, il faut aujourd’hui encourager résolument les nouvelles technologies respectueuses de l’environnement.