Il faut taxer les profits des électriciens
Le groupe parlementaire des Verts s’est penché aujourd’hui sur le prix du courant électrique. Les Verts souhaitent que le prix du courant reflète les coûts de production. En revanche, ils s’opposent à une augmentation ayant pour seul but d’enrichir les grandes compagnies d’électricité. Les salaires de leurs dirigeants doivent être fixés en toute transparence et leurs bénéfices soumis à l’impôt – ce qui dégagera des recettes pour financer les énergies renouvelables et les mesures d’efficience énergétique. Si une seconde étape de la libéralisation du marché de l’électricité devait être décidée, le groupe parlementaire des Verts soutiendrait le référendum.
Les Verts ont approuvé l’augmentation du prix du courant de 0,45 centimes par kilowatt-heure, car elle profite au développement des énergies renouvelables. Mais ce montant ne représente qu’une fraction minime de l’augmentation prévue pour 2009, qui est d’environ 5 centimes par kilowatt-heure.
Une taxe incitative sur le courant électrique aurait la faveur des Verts, qui y voient un outil pour réduire le gaspillage actuel. Mais les Verts sont contre les bénéfices injustifiés. La libéralisation du marché de l’électricité ne doit pas permettre aux entreprises d’électricité de se remplir les poches sur le dos des consommateurs. Il est donc indispensable que les salaires des dirigeants de ces grands groupes soient fixés de manière transparente.
Les Verts attendent avec impatience les conclusions de la Commission fédérale de l’électricité (ElCom), chargée de surveiller les coûts et les tarifs d’utilisation du réseau de transport. Si les augmentations annoncées pour 2009 ne sont pas justifiées, les Verts demanderont leur annulation.
Il faut imposer les gains excessifs que les grandes compagnies tirent de la production et de la vente de courant électrique sur le marché libéralisé. Les recettes fiscales qui en résulteront seront affectées à la promotion de l’efficience énergétique et des énergies renouvelables. Elles ne doivent en aucun cas servir à financer de nouvelles centrales nucléaires.
Mais le fond du problème reste le gaspillage d’énergie, qui continue à augmenter. Les économies d’énergie ne sont pas suffisamment encouragées. De plus, on est encore loin d’une utilisation efficiente de l’énergie. Près de 60 % de l’énergie primaire n’est pas transformée en énergie finale et se perd par exemple sous forme de chaleur.
Les Verts veulent diviser par trois la consommation d’énergie – ce qui correspond à 2000 watt par personne et par année. Une étude des organisations environnementales (2006) montre que c’est possible. Mais pour cela, des mesures politiques sont nécessaires. Les Verts demandent également que la totalité des besoins en énergie puissent être couverts par les énergies renouvelables au plus tard d’ici à 2050.
L’efficience énergétique doit augmenter grâce à des investissements ciblés. Les économies que les entreprises et les ménages pourront réaliser à ce titre se chiffreront chaque année en milliards de francs. Ajoutons aussi que notre climat se portera mieux, que notre air sera plus pur, et que de nouveaux emplois seront créés.