La population suisse a rejeté l’initiative pour une sortie programmée du nucléaire qui obtient néamoins plus de 45 pourcent des voix. Ce résultat montre que la population partage largement ses revendications. La stratégie énergétique 2050 doit maintenant être rapidement mise en œuvre.

«Durant la campagne, nous avons pu révéler la crise dans laquelle se débat l’industrie nucléaire», rappelle Regula Rytz, présidente du parti. C’est pourquoi, pour les Verts, la sortie du nucléaire reste d’actualité. On peut en effet craindre que les exploitants des centrales n’exigent bientôt des subventions pour couvrir leurs déficits, ainsi que de l’argent des contribuables pour entreposer les déchets radioactifs. Cependant : «sans programme clair de sortie du nucléaire ni renforcement de l’autorité de surveillance, notre alliance n’acceptera jamais d’injecter des fonds publics, précise Regula Rytz. C’est aux actionnaires, responsables de la mauvaise gestion des centrales, d’en supporter les risques financiers.

Place aux actes!
Cette initiative a déjà de grands mérites. Grâce à elle, les Verts ont dégagé le chemin pour mettre en œuvre la stratégie énergétique 2050: durant la campagne, tous les partis (à part l’UDC) se sont prononcés en sa faveur en estimant que c’est la voie à suivre. De plus, en incitant ses adversaires à mettre en garde contre l’importation de courant sale, elle a de fait suscité leur adhésion claire et nette en faveur de la protection climatique. Par conséquent, les partis bourgeois ne peuvent plus s’opposer à une taxe sur le «courant sale», à moins de passer pour des menteurs. Les Verts requièrent maintenant des actes : «nous attendons des opposants à l’initiative qu’ils tiennent leur promesse en faveur de la protection climatique», prévient Regula Rytz.

Sécurité : mise en évidence des défaillances
Sans l’initiative et son intense campagne, il n’aurait pas été possible de mettre en lumière de graves défaillances dans la sécurité des centrales nucléaires suisses. Actuellement, la moitié de nos centrales sont – de façon imprévue – à l’arrêt pour des raisons de sécurité. Avant de remettre en service Beznau I et Leibstadt, il faut qu’un groupe d’experts, international et indépendant, examine la sécurité de nos centrales. De plus, les Verts requièrent que l’autorité de surveillance IFSN soit renforcée lors de cette dernière phase d’exploitation du parc nucléaire suisse. A cet égard, l’ordonnance prévue par le Conseil fédéral s’avère insuffisante.

Organiser dès maintenant la sortie du nucléaire
Après ce dimanche de votation, une chose est sûre : de nombreuses Suissesses et Suisses ne veulent plus de centrales nucléaires. La stratégie énergétique 2050 a donc toutes les chances de passer la rampe. C’est pourquoi les Verts invitent l’UDC à stopper son référendum.