Aux Chambres fédérales, les Verts ont œuvré sans relâche pour une sortie définitive du nucléaire. Il a fallu la catastrophe de Fukushima pour que le Conseil fédéral et le Conseil national se rallient à la position verte et décident d’abandonner cette énergie dangereuse. Mais la commission de l’énergie du Conseil des Etats (CEATE-E) refuse d’entendre raison. Les Verts et le PS ont dû proposer une solution de compromis pour empêcher que la Chambre des cantons ne balaie l’ensemble du projet.

Les Verts déplorent vivement que la CEATE-E ait édulcoré la motion transmise par le Conseil national en n’excluant pas toute possibilité d’un retour du nucléaire. Cette incertitude nuit aux investissements dans les énergies renouvelables et dans l’efficience énergétique, car leur planification requiert des conditions-cadre stables. La commission a manqué l’occasion de donner un signal clair en faveur d’une sortie définitive du nucléaire.

Les centrales nucléaires du futur continueront à poser problème
La commission du Conseil des Etats veut autoriser la construction des réacteurs de la nouvelle génération. Pour les experts, cette expression recouvre des notions comme « fusion atomique », « Generation 4 », « Thorium » et « Small and Modular Reactors ». Ces types de réacteurs n’existent encore que sur le papier et à l’état de prototypes. Il est pour l’instant tout à fait impossible d’en calculer les coûts. Même avec cette nouvelle génération de centrales nucléaires, le risque d’accident imprévu n’est pas nul. Les quatre technologies mentionnées produisent toutes des déchets radioactifs. De plus, la décision de la commission laisse craindre qu’à l’avenir, il soit tout de même possible, au prix de quelques modifications, de construire des centrales nucléaires de la génération actuelle. Au lieu de gaspiller des sommes importantes dans de fausses solutions nucléaires, il est bien plus avisé de consacrer tous les moyens financiers à disposition à une réorientation drastique de la politique énergétique.

L’initiative des Verts est indispensable
La versatilité des partis montre la nécessité d’en appeler au peuple et d’inscrire la sortie du nucléaire dans la Constitution, afin que le Parlement ne puisse plus revenir en arrière. L’initiative pour la sortie du nucléaire lancée par les Verts est absolument indispensable. Les effets de la catastrophe de Fukushima se révèlent plus graves de jour en jour : on compte désormais près de 100’000 réfugiés nucléaires ayant dû fuir la zone contaminée, et les coûts des dégâts subis par les infrastructures et l’agriculture se chiffrent à plusieurs centaines de milliards. Face à cette réalité indéniable, il n’y a plus de temps à perdre : il faut se débarrasser au plus vite d’une technologie mortifère.