Les révélations autour du cabinet-conseil Mossack Fonseca à Panama étalent au grand jour les pratiques perverses du système financier extraterritorial. Les Verts s’engagent depuis des années pour mettre fin à cette corruption et rendre la place financière suisse transparente et propre. Mais les partis de droite ont toujours mis les pieds au mur. Ils ont ainsi refusé à la fois de sanctionner l’utilisation d’argent non déclaré et de rendre plus difficile le transfert d’argent vers les paradis fiscaux.

Pire : en lançant l’initiative populaire « Oui à la protection de la sphère privée » et en édulcorant les lois fédérales sur les services financiers (LSFin) et sur les établissements financiers (LEFin), la droite conservatrice veut éviter toute amélioration des réglementations et des contrôles des marchés financiers. En 2015 déjà, « l’union sacrée » de l’UDC, du PLR et du PDC s’était érigée contre une « inutile obligation de diligence des banques » et en faveur d’une simplification structurelle de la petite gestion de fortune. Cette semaine encore, l’Union suisse des arts et métiers (USAM) veut présenter un contre-projet à la LSFin et à la LEFin. « Panama papers » obligent, les partis bourgeois devront s’expliquer sur le laisser-faire à outrance qu’ils prônent. Cependant, seules des réformes rigoureuses permettront d’en finir avec l’évasion fiscale. Raison pour laquelle les Verts déposeront durant la session spéciale une série d’interventions, demandant notamment d’examiner l’interdiction des sociétés fictives.