À la bourse, le cours des actions des groupes produisant et vendant du matériel de guerre est déjà à un niveau record et leurs bénéfices sont en hausse. Un coup d’œil sur les chiffres du célèbre institut de recherche sur la paix Sipri montre que les pays membres de l’OTAN, tout comme la Suisse, ont déjà massivement augmenté leurs dépenses militaires depuis des années. Ces dernières années, les dépenses annuelles de l’OTAN étaient 16 fois plus élevées que celles de la Russie. La France à elle seule dépense à peu près autant d’argent pour son armée que la Russie. Cette guerre n’a pas éclaté parce que la Suisse, l’Europe ou l’OTAN n’ont pas investi suffisamment d’argent dans leurs armées.
 
Du point de vue de la politique militaire, l’acquisition du F-35 ne fait aucun sens. Une attaque de la Suisse par des troupes russes au sol est exclue. Avant que le premier soldat russe ne pose le pied sur le sol suisse, une guerre nucléaire aurait éclaté, car divers pays de l’OTAN auraient été attaqués auparavant. La sécurité suisse ne peut être renforcée que dans les domaines où il existe une réelle marge de manœuvre. Il s’agit par exemple de la politique énergétique, pour laquelle il faut impérativement viser l’indépendance vis-à-vis des énergies fossiles. Cela permettrait d’éviter que la Suisse ne finance des dirigeants autoritaires et ne devienne leur otage.
 
En réclamant un réarmement aveugle, l’UDC et le PLR détournent la souffrance du peuple ukrainien à des fins politiques partisanes. Partout dans le monde, des gens se solidarisent avec les personnes sur place qui sont forcées de fuir, blessées et tuées et dont l’avenir reste incertain. Vouloir en tirer un capital politique est tout simplement égoïste et honteux. L’achat de nouveaux avions de combat n’est pas une réponse à la guerre en Ukraine. L’objectif doit être de mettre fin à la guerre en Ukraine et d’aider celles et ceux qui en souffrent par le biais de sanctions – qui, rappelons-le, ont été rejetées par l’UDC – et de la diplomatie.
 
Un avion de combat furtif conçu pour larguer des bombes en territoire ennemi n’augmentera pas la sécurité des habitants de la Suisse, même en tenant compte de la guerre en Ukraine.