Les quatre piliers de la stratégie énergétique de la Suisse ont été présentés aujourd’hui par le Conseil fédéral. Si deux d’entre eux sont appropriés, on ne peut pas vraiment parler de révolution. Sur la base de l’article 29 de la Constitution fédérale, la Confédération aurait dû prendre des mesures efficaces dans ces domaines depuis longtemps déjà. Décider aujourd’hui qu’un plan d’action doit être élaboré d’ici la fin de l’année est une décision par trop hésitante. Deux questions se posent à l’heure actuelle : quelles mesures, évoquées par le Conseiller fédéral Leuenberger, figureront effectivement dans ce plan d’action et lesquelles seront effectivement mises en œuvre ?

Aujourd’hui déjà, il serait possible d’agir rapidement ! Les Verts ont déjà proposé une série de mesures : la norme Minergie-P, l’interdiction du mode veille et la limitation des émissions nocives des véhicules, etc. (voir le communiqué du 8 février). Le parlement devrait traiter ces propositions durant la prochaine session de printemps. De plus, sur le modèle australien, les Verts déposeront une intervention demandant l’interdiction des lampes à incandescence. Alors que, d’ici à 2020, l’Union européenne s’engage à réduire de 20% ses émissions de CO2 par rapport à 1990, la manière de procéder du Conseil fédéral est bien trop indécise et le plan d’action annoncé arrive un peu comme la grêle après les vendanges.

De l’avis du Conseil fédéral, construire de nouvelles centrales nucléaires est une nécessité. Non, c’est totalement faux ! Des mesures d’économie d’énergie et d’efficacité énergétique, une réforme fiscale écologique et la promotion des énergies renouvelables permettrait de renoncer à cette technologie à risque. Rien qu’en Suisse, le mode veille des appareils électriques consomme l’équivalent de la production électrique d’une centrale. Le remplacement des chauffages et chauffe-eau électriques ainsi que l’utilisation de lampes et d’appareils à faible consommation d’énergie permettrait de s’économiser deux centrales nucléaires. Un approvisionnement en électricité sans technologies à risque est possible en prenant rapidement les bonnes mesures. Les Verts s’opposeront farouchement à toute nouvelle centrale.

Les usines à gaz ne représentent pas non plus une stratégie d’avenir, d’autant plus si, comme le Conseil fédéral le propose, on compense la majorité de leurs émissions de CO2 à l’étranger. Sur ce point, la position des Verts est tranchée: si d’aventure des centrales à gaz devaient être mises en fonction en Suisse, ce doit être sans effet négatif sur le bilan CO2 dans notre pays. Les émissions de CO2 devraient donc être totalement compensées en Suisse même.