En Suisse, les quelque 35’000 ‘admis provisoires’ vivent dans une situation de grande précarité. Les solutions pour une meilleure intégration sont connues et soutenues par les villes et les cantons. Le Conseil des Etats évite malheureusement de préconiser les mesures nécessaires. Une intervention du Conseil fédéral est désormais indispensable.
Robert Cramer, conseiller aux Etats GE

La majorité bourgeoise des Etats vient de rejeter une motion de la CIP-N proposant d’améliorer substantiellement la situation des requérants d’asile au bénéfice d’une admission provisoire : elle lui a malheureusement préféré une motion de sa propre commission, moins ciblée.

Pourtant, il est urgent de transformer l’admission provisoire en un statut plus stable et débarrassé de sa désignation erronée de « provisoire ». Ces hommes et ces femmes vivent en moyenne pendant 10 ans avec ce statut « provisoire », ne pouvant être renvoyés dans leur pays en guerre, avant d’obtenir, pour la grande majorité d’entre eux, une autorisation de séjour. Ce statut juridique précaire et incertain rend leur intégration, notamment professionnelle, difficile.

Les Verts demandent l’instauration d’un statut de protection plus positif, plus sûr, qui leur permettrait de pouvoir bénéficier de mesures d’intégration dans la société et sur le marché du travail, ainsi que des possibilités de regroupement familial – ce que ne prévoit pas la motion adoptée aujourd’hui par le Conseil des Etats. C’est maintenant au Conseil fédéral d’agir.

Large soutien en faveur d’une révision
Le Conseil fédéral, la majorité du Conseil national mais également la Conférence des directrices et directeurs cantonaux des affaires sociales, l’Union des villes suisses et l’Association des communes suisses, soit les autorités en charge sur le terrain des politiques d’intégration, appellent tous de leurs vœux une révision substantielle de ce statut plus que précaire.