Les entreprises suisses actives dans les matières premières dégagent des bénéfices records, au détriment du climat, de l’environnement, de la paix et des droits humains. Il est temps de mettre un terme à ces sales affaires. Les VERT-E-S demandent la mise en place d’une surveillance du marché des matières premières et l’introduction d’un impôt sur les bénéfices de guerre.
Sophie Michaud Gigon, Conseillère nationale VD

Les entreprises suisses actives dans les matières premières enregistrent actuellement des bénéfices records. Les bénéfices des entreprises actives dans le charbon et le pétrole ont explosé en raison de l’invasion russe, faisant flamber le climat mais aussi l’inflation. Glencore, par exemple, a vu ses bénéfices tripler l’an dernier et le négociant pétrolier Vitol l’a probablement doublé. Le secteur suisse des matières premières est aujourd’hui devenu presqu’aussi important que la place financière suisse, tout en restant pourtant largement non-régulé. Ce qui a pour conséquence que le commerce suisse des matières premières est impliqué, de par le monde, dans des cas de corruption, de blanchiment d’argent, d’évasion fiscale, de pollution de l’environnement et de violations des droits humains. 

Le groupe parlementaire VERT-E-S a donc décidé, lors de sa séance du 17 février 2023, de déposer une initiative parlementaire lors de la session de printemps pour demander la mise en place d’une instance de surveillance du marché des matières premières ROHMA, semblables à la FINMA qui existe déjà pour la surveillance de la place financière. Ce faisant, le groupe parlementaire soutient une revendication défendue de longue date par Public Eye. Le groupe parlementaire réaffirme, en outre, sa position quant à l’introduction d’un impôt sur les bénéfices de guerre (Initiative parlementaire de Balthasar Glättli): Les bénéfices extraordinaires réalisés grâce à la guerre d’agression russe doivent également être davantage taxés et ce surplus affecté, entre autres, à la reconstruction de l’Ukraine.