Un tournant énergétique sans sortie du nucléaire
Le Conseil national a terminé les débats consacrés à la Stratégie énergétique 2050. Il a ainsi créé les conditions nécessaires à la sortie du nucléaire. A l’issue de ce débat-marathon, les Verts dressent un bilan mitigé. Ils reconnaissent que le tournant énergétique a fait un pas en avant. Mais ils constatent également que l’objectif de sortir du nucléaire n’a pas été atteint. Raison pour laquelle l’initiative « Sortir du nucléaire » est encore et toujours nécessaire.
De nombreuses décisions clairvoyantes ont été prises dans le cadre de la Stratégie énergétique 2050 qui profiteront aussi bien à l’environnement qu’à notre économie:
- Accroître les moyens pour réaliser les 36 000 installations solaires, hydrauliques, éoliennes et de biomasse actuellement sur liste d’attente
- Simplifier les procédures d’autorisation pour les construire
- Encourager les électriciens, par un système de bonus-malus, à favoriser l’efficacité énergétique et à lutter contre les gaspillages
- Investir 450 millions par an pour améliorer l’énergétique des bâtiments
- Autoriser uniquement la vente des appareils les moins énergivores
- Remplacer progressivement les chauffages électriques qui consomment en hiver l’équivalent de la production de Mühleberg, Beznau I et II
- Réduire les émissions de CO2 du parc automobile
- Interdire la construction de nouvelles centrales nucléaires : les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique remplaceront les anciennes centrales
Le Conseil national a ainsi créé les conditions nécessaires à la sortie du nucléaire.
Seuls points négatifs, mais de taille, une majorité conservatrice du Conseil national a refusé d’exiger une sécurité croissante des centrales nucléaires en fin de vie. Pourtant, elles deviennent chaque jour plus dangereuses, les chocs thermiques et les radiations les abîmant progressivement. Le Conseil national a aussi refusé de les arrêter après 45 ou 50 ans, alors qu’elles ont été conçues pour durer 30-40 ans, et qu’une planification de leur arrêt favoriserait les investissements pour produire du courant vert. Il laisse même la porte ouverte à des indemnisations pour mettre hors service ces vieilles casseroles.
Au Conseil des Etats maintenant de corriger ces défauts qui mettent gravement en danger la sécurité et l’économie de notre pays, ou au peuple de voter Oui, le moment venu, à l’initiative « Sortir du nucléaire ».