La Vue d’ensemble de la politique agricole à moyen termemontre clairement l’urgence de protéger l’environnement. Malheureusement les conclusions du Conseil fédéral sont erronées : au lieu d’axer davantage les instruments de politique agricole sur l’écologie, il veut sacrifier l’agriculture suisse à des accords de libre-échange, comme le Mercosur. Totalement inacceptable pour les Verts !
La libéralisation des relations commerciales réduit à néant les efforts en faveur d’une agriculture durable et crée des méga-entreprises, produisant de manière intensive et polluante. Et à terme, elle détruit les structures paysannes tant en Suisse qu’au niveau mondial. La prochaine étape de la réforme, la politique agricole 22+ (PA22+), doit apporter ici les correctifs requis. Raison pour laquelle, le groupe parlementaire vert votera contre le renvoi de la Vue d’ensemble au Conseil fédéral.

Ne pas renvoyer la politique agricole 22+ aux calendes grecques
Les Verts demandent cependant au Conseil fédéral d’adapter sa stratégie pour une agriculture d’avenir au rapport additionnel déjà commandé et de lancer sans tarder les travaux législatifs pour la PA22+. Plus concrètement, les Verts veulent :

  • allouer davantage de moyens financiers pour les prestations écologiques et un soutien ciblé aux systèmes agroécologiques telle que l’agriculture biologique ; à l’inverse, le soutien aux produits doit être abandonné
  • encourager la production de semences écologiques indigènes et prolonger le moratoire sur les OGM
  • mettre en œuvre la «Stratégie Climat pour l’agriculture», dotée d’une trajectoire vérifiable et de contrôles réguliers.

Par ailleurs, les Verts requièrent une mise en œuvre ambitieuse du Plan d’action des produits phytosanitaires et un contre-projet indirect à l’initiative « Pour une eau potable propre et une alimentation saine ».

L’initiative pour des aliments équitables, un impératif
Dans sa Vue d’ensemble, le Conseil fédéral n’indique malheureusement pas comment il entend mettre en œuvre le nouvel article constitutionnel sur la sécurité alimentaire, qui exige des « relations commerciales (…) qui contribuent au développement durable de l’agriculture et du secteur agroalimentaire ». Il n’en est pas non plus question dans l’accord de libre-échange avec les pays Mercosur. Par conséquent, l‘initiative pour des aliments équitables est plus nécessaire que jamais. Elle veut encourager des denrées produites par une agriculture proche de la nature, respectueuse des animaux et de l’environnement et offrant des emplois équitables, en Suisse ou ailleurs.
L’initiative sera soumise au verdict des urnes le 23 septembre prochain.