
Les VERT-E-S refusent une loi sur le CO2 vidée de sa substance
Le projet de loi sur le CO2 du Conseil fédéral était déjà insuffisant, puis une majorité UDC et PLR l’a encore affaibli au Conseil national. Il faut donc en revenir à la version initiale, et espérer un sursaut de responsabilité de la part du Conseil des Etats.
Après la sécheresse de cet été, on pouvait penser que le Conseil national prendrait enfin le changement climatique au sérieux et s’engagerait pour une application crédible de l’Accord de Paris. Il n’en a rien été. La commission avait certes un peu amélioré la première version, déjà insuffisante, du Conseil fédéral. Mais le bloc UDC et PLR a vidé la loi de sa substance. Le pourcentage minimal de réduction des émissions de CO2 à effectuer en Suisse a notamment été biffé, les objectifs se sont transformés en simples valeurs indicatives et les critères de qualité pour les réductions d’émissions réalisées à l’étranger ont été supprimés. Nous ne sommes en outre pas parvenus à intégrer le secteur financier à la loi et l’aviation continuera à pouvoir offrir des prix ridiculement bas, encourageant la croissance du trafic comme des émissions. Un tel résultat est un affront aux générations de nos enfants et de nos petits-enfants, auxquelles l’UDC et le PLR comptent simplement transmettre les problèmes et les coûts, humains et financiers, du changement climatique. Dans ces conditions, les VERT-E-S ont refusé le projet au vote d’ensemble. Le Conseil des Etats reprendra ainsi ses travaux sur la base du projet initial du Conseil fédéral, insuffisant mais moins mauvais. Espérons qu’il se montrera plus responsable que la chambre du peuple.
Adèle Thorens
conseillère nationale VD
@adelethorens