Il est d’ores et déjà interdit de contraindre une personne à se dissimuler le visage. L’initiative anti-burqa, qui émane des mêmes milieux que celle anti-minarets, instrumentalise donc les femmes pour alimenter les préjugés. Elle ne contribue en rien à plus d’égalité. Au contraire. Interdire la burqa dans l’espace public est non seulement stigmatisant mais contreproductif, car les quelques femmes concernées vont rester confinées à l’intérieur des foyers. D’ailleurs, alors que la burqa ne concerne qu’une poignée de femmes en Suisse, dont une majorité de touristes, les violences domestiques en touchent des milliers, auxquelles cette initiative n’apporte aucune réponse. Il n’y a pas non plus de lacune de sécurité, puisque les autorités peuvent aujourd’hui déjà exiger qu’une personne se découvre. Le dessein de cette initiative est clair : diviser notre société. Des prescriptions vestimentaires pour les femmes n’ont rien à faire dans notre Constitution.

Lisa Mazzone
conseillère aux États GE