Pour respecter le NON au Gripen, le Conseil fédéral doit organiser une votation transparente sur les avions de combat. Qui comprenne le modèle d’avions.
Lisa Mazzone, conseillère nationale GE

Dans un rapport qui recense les bons conseils de communication à l’attention de la Conseillère fédérale pour affronter une votation populaire, M. Nicollier recommande l’achat de 40 avions de combat, de manière indépendante du système de défense sol-air, mais en confisquant à la population une partie importante de l’information : le modèle d’avion retenu. Ce rapport à la tonalité politique encourage ainsi la non-transparence démocratique. Alors que les citoyennes et citoyens ont refusé de dépenser trois milliards pour l’achat de Gripen sur la base d’un projet concret, c’est cette fois-ci demander aux votantes et votants d’offrir un chèque en blanc.

Les VERT-E-S partagent toutefois les recommandations visant à séparer le projet d’achat d’avions de la défense sol-air et à réduire drastiquement les affaires compensatoires. Cette dernière recommandation est particulièrement positive en matière de transparence et pour éviter des surcoûts. Elle permet de jeter un regard critique sur la pratique des affaires compensatoires : selon le Contrôle des finances, les effets ont été moindres que ceux escomptés mais les surcoûts s’élèvent entre 5 et 10%. Les VERT-E-S espèrent que le Conseil fédéral suivra cette recommandation, malgré la pression de l’industrie qui profite directement de ce soutien.

Les vrais dangers pour la Suisse sont le réchauffement climatique et les cyber-risques, c’est là qu’il faut investir. Ceci d’autant plus que la Suisse est entourée de pays amis et ne mène pas d’offensives à l’étranger. L’acquisition de 40 avions de combat revient à fixer de fausses priorités et à gaspiller de l’argent. Pour les VERT-E-S, seuls 8 à 12 avions sont nécessaires pour garantir une police de l’air adaptée aux besoins.