La Suisse est l’un des États les plus globalisés et son économie l’une des 20 plus puissantes au monde. Elle a profité de la globalisation, comme presque aucun autre pays, mais en grande partie au détriment des populations du Sud et de l’environnement. En effet, le modèle économique suivi par l’humanité a tant extrait, pompé et pelleté de ressources naturelles qu’il est sur le point d’en épuiser nombre d’entre elles. Leur extraction et leur traitement sont cause de dommages irréversibles à l’environnement, de surexploitation de la population en la dépossédant de ses droits, et finalement, de guerres. 

Mais il y a plus : la croissance économique ainsi générée n’augmente (plus) depuis longtemps le niveau de vie de tou-te-s, mais les inégalités entre pauvres et riches. Corruption, sous-enchère internationale au niveau de la fiscalité, des normes environnementales et des droits humains ont pour conséquence que de nombreux pays regorgeant de ressources restent pauvres. Le modèle économique globalisé – grâce auquel la Suisse fait partie des poids lourds en raison de son négoce des matières premières et de sa place financière – n’est pas durable. Nous vivons au détriment des générations futures et d’autres États défavorisés, ce qui compromet leurs opportunités et libertés. 

La Suisse a une responsabilité globale. Or, elle s’en défausse toujours plus ! Au lieu de défendre avec ses partenaires européen-ne-s un ordre international équitable, basé sur des règles, en vue de maîtriser la crise environnementale et climatique, le Conseil fédéral rentre dans le giron autoritaire des États-Unis de Donald Trump. Au lieu de combattre la faim et la pauvreté dans le monde, il ampute la coopération au développement et abandonne la population des points chauds de la planète – en Ukraine, à Gaza, au Soudan, en Afghanistan. Au lieu d’encourager le commerce durable et l’économie circulaire locale, il accélère le libre-échange international avec des pays comme la Chine ou les États du Mercosur, au détriment des forêts humides ou des communautés opprimées comme les  Ouïghour-e-s et les Tibétain-e-s en Chine.  

Il faut changer de cap. Au lieu de poursuivre sa politique no-future, la Suisse doit assumer sa responsabilité globale et cesser de développer son économie au détriment de la population et de l’environnement. Or, notre pays possède de puissants leviers au sein du système économique mondial : dans le libre-échange, dans la coopération au développement, grâce à sa place financière et à son négoce des matières premières.  

Pas de libre-échange sans protection de l’environnement et des droits humains 

Tortures, travail forcé, oppression culturelle : la situation des droits humains en Chine est catastrophique. Et elle s’est même détériorée ces dernières années. Pendant ce temps, on observe au Brésil les conséquences d’une industrialisation de l’agriculture, stimulée par la croissance des exportations : petit-e-s paysan-ne-s et communautés indigènes expulsé-e-s de leurs terres, déboisement de la forêt humide et monocultures gigantesques, qui érodent et empoisonnent les sols, et tarissent les sources d’eau. 

Or, le Conseil fédéral ne veut rien voir, ni rien savoir, ni interdire d’importer des biens produits par du travail forcé, ni encourager le commerce équitable ou la protection de la forêt humide. Non, il travaille à un nouvel accord de libre-échange avec la Chine ou les États du Mercosur. Et, grâce à ses courbettes devant le gouvernement Trump, il escompte en conclure un avec les États-Unis.  

Cependant, pour les VERT-E-S, il est clair que, se basant sur des règles équitables, le commerce international est conçu au sein des organisations multilatérales dédiées, notamment les institutions onusiennes. Cependant, nous combattrons tout nouvel accord bilatéral de libre-échange sans dispositions efficaces et applicables en faveur du commerce durable et de la protection des droits humains, également par référendum. 

Développer durablement au lieu de surexploiter et de détruire 

La Suisse est un poids lourd mondial dans le négoce des matières premières et la finance. Mais au lieu de se montrer responsables dans leurs activités, ces secteurs et leurs entreprises, continuent de causer des dommages considérables à la population et l’environnement partout dans le monde. La place financière suisse est actuellement responsable de 18x le CO2 que notre pays émet à l’interne. Mais, avec le Conseil fédéral, elle bloque avec véhémence la moindre disposition climatique aussi inoffensive soit-elle. Et le négoce suisse des matières premières financent la machine de guerre des autocrates étrangers, tout en étant impliqué à l’échelle mondiale dans des affaires de corruption, blanchiment, fraude fiscale, pollution environnementale et violations des droits humains. Mais, avec le Conseil fédéral, il se refuse avec véhémence au moindre effort à même d’endiguer ces affaires sordides : pour créer une autorité de surveillance, lutter réellement contre la corruption et le blanchiment ou instaurer un impôt sur les bénéfices de guerre.  

Cependant, pour les VERT-E-S, il est clair que l’argent et les entreprises suisses ne doivent plus contribuer à appauvrir la population ni détruire l’environnement. C’est pourquoi nous revendiquons que 

  • la place financière suisse mette fin à ses affaires nuisibles pour le climat et investisse l’argent libéré dans des projets durables, grâce à notre initiative place financière.  
  • les multinationales suisses respectent les droits humains et des normes environnementales également à l’étranger, grâce à l’initiative « multinationales responsables ».  
  • la Suisse cesse enfin de financer des guerres en important du pétrole, gaz ou uranium grâce au développement des énergies renouvelables.  
  • la Suisse assume sa responsabilité globale et investisse au moins 1% de son produit intérieur brut dans la coopération au développement, au lieu d’augmenter son budget militaire. 
  • tout nouvel accord de libre-échange comprenne des règles efficaces et applicables pour respecter les droits humains et protéger l’environnement. Nous combattrons tout accord problématique, comme celui avec la Chine, les États du Mercosur ou les États-Unis, qui ne remplit pas ces conditions, également par référendum.