Après que l’initiative sur le renvoi ait été acceptée de justesse, il s’agissait de montrer qu’une opposition citoyenne existe à la politique migratoire fondée sur l’exclusion et la discrimination qui se pratique actuellement. Afin de donner une visibilité à ces forces, les Verts et les Jeunes Verts ont lancé immédiatement après la votation un appel à une politique migratoire qui ne viole pas les droits fondamentaux. Plusieurs organisations se sont jointes à eux. Vingt-quatre heures après la mise en ligne du texte de l’appel, 700 personnes y avaient déjà apposé leur nom, s’engageant explicitement pour un changement de perspective de la politique migratoire.

Entre-temps, pas moins de trente organisations actives dans le domaine de la migration, syndicats et partis politiques qui ont manifesté leur soutien à cette cause. Plus de 2000 personnes ont signé l’appel, dont les écrivains Peter Stamm et Ruth Schweikert, les cinéastes Samir et Micha Lewinsky ainsi que l’actrice Sabine Timoteo.

Ils exigent tous que soient reconnus les droits des migrantes et des migrants, que ce soit au mariage, à la vie de famille, à la formation, au changement de domicile et à la mobilité. Ces droits sont actuellement refusés aux personnes dont la demande d’asile a été rejetée, ou qui sont au bénéfice d’une admission provisoire. Encouragés par le nombre de signatures récoltées en si peu de temps, les Verts vont continuer à s’engager sans relâche durant l’année qui vient pour une politique migratoire conforme aux droits humains.

ELARGISSEMENT DU STATUT DE RÉFUGIÉ
Cinquante ans après l’entrée en vigueur de la convention relative au statut de réfugié, les signataires de l’appel demandent un élargissement de ce statut, pour tenir compte de la réalité actuelle. La Suisse doit ainsi reconnaître comme motif d’asile les conséquences du changement climatique et les violences liées au sexe.

L’appel demande enfin que toutes les personnes vivant en Suisse bénéficient des mêmes chances, indépendamment de leur statut légal, concernant la formation, l’activité professionnelle ou le salaire. Les sans-papiers qui sont peuvent pourvoir à leur entretien et à celui de leur famille doivent recevoir un permis de séjour. C’est pour les Verts la condition sine qua non d’une bonne intégration. En 2011, ils vont continuer à se battre pour atteindre ces buts, par des interventions au Parlement, mais aussi par une mobilisation citoyenne.