Durant les douze années qu’Ueli Maurer a passées à la présidence de l’UDC, son parti n’a jamais cessé de prêcher le plus profond mépris pour les droits humains et le droit international. Il en est venu à se positionner comme l’adversaire de l’Etat de droit, notamment en ce qui concerne la séparation des pouvoirs. Les initiatives demandant la naturalisation par les urnes et l’expulsion des délinquants étrangers fopnt fi des droits humains et du droit international. Or elles portent toutes deux la patte d’Ueli Maurer, qui en est un ardent défenseur. Le conseiller national zurichois soutient également l’initiative contre les minarets, qui viole le principe de non-discrimination religieuse inscrit dans la Constitution fédérale et les fondements de l’Etat laïc. Cette idéologie nauséabonde s’est largement donnée à voir sur tous les murs de nos villes avec les fameuses affiches des « moutons noirs », dont Ueli Maurer est l’instigateur – affiches que plusieurs groupements fascistes d’Europe et d’ailleurs se sont empressés de copier, et dont le rapporteur de l’ONU contre le racisme a demandé qu’elles soient retirées de l’espace public. Traiter le conseiller fédéral Samuel Schmid d’« appendice » qu’il faudrait opérer ou le déclarer « cliniquement mort » ne relève pas du simple écart de langage. Il trahit une conception de la politique foncièrement manichéenne, dans laquelle tous ceux qui s’écarte un tant soit peu de l’idéologie prônée par le chef sont aussitôt des ennemis à abattre. De même, les petites phrases d’Ueli Maurer sur les « nègres », sous leurs allures faussement naïves, en disent bien plus que de longs discours.

Si le Parlement devait élire Ueli Maurer, il ne ferait pas que se contredire lui-même en revenant sur sa décision du 12 décembre 2007, lorsqu’il disait non à la politique de M. Blocher. Il bafouerait également la signification de cette journée du 10 décembre, qui est dans le monde entier celle des droits humains. En quatre jours, plus de 7000 personnes ont déjà signé sur internet un manifeste appelant « tous les membres de l’Assemblée fédérale qui sont attachés aux droits humains » et à n’élire ni Christoph Blocher ni Ueli Maurer. Ce texte rappelle que le candidat de l’UDC Ueli Maurer « se fiche éperdument du réchauffement climatique », « veut renvoyer les femmes à la maison » et a soutenu en tant que président de parti la politique néo-libérale qui nous vaut déjà la crise financière et va encore nous apporter la récession ». Comme alternative, le manifeste propose la candidature de Luc Recordon : « Il incarne une Suisse sociale, écologique et ouverte qui, pour reprendre les termes du Préambule de la Constitution fédérale, mesure ‘la force de la communauté au bien-être du plus faible de ses membres’. » Que l’élection d’Ueli Maurer, d’abord présentée comme un fait acquis, commence à ne plus paraître si certaine, voilà certainement l’un des effets de la candidature Recordon, qui a dynamisé la situation.

Pour le soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des Droits humains, les Verts appellent maintenant les Socialistes, les Démocrates-chrétiens et toutes les forces libérales au sein de la droite à refuser leur voix à ceux qui foulent aux pieds les droits humains et le droit international. Dans ce domaine également, la candidature du conseiller aux Etats vaudois Luc Recordon est une véritable alternative.