Si la Suisse se montrait aussi innovatrice que l’Allemagne, les centrales nucléaires de notre pays pourraient être totalement retirées du réseau d’ici à 2029 et remplacées par du courant vert. C’est ce que les Verts ont montré avec leur stratégie énergétique l’été dernier déjà. Ils ont ainsi prouvé que l’initiative pour la sortie programmée de l’énergie nucléaire d’ici à 2029 était un compromis réaliste créant une sécurité des investissements dans l’efficacité énergétique et le courant vert et réduisant les coûts de traitement des déchets.

La stratégie énergétique 2050 s’arrête à mi-chemin
Les Verts se réjouissent du fait que la stratégie énergétique 2050 ait intégré des points majeurs d’une politique énergétique verte. Sortie du nucléaire, protection du climat, réduction de la consommation d’énergie et approvisionnement basé sur les énergies renouvelables ne sont plus des utopies mais une réalité politique. Par ailleurs, le Conseil fédéral laisse entrevoir la possibilité d’une réforme fiscale écologique que les Verts ont exigée en 1994 déjà, avec leur initiative populaire «Taxer l’énergie et non le travail».

Mais la stratégie énergétique 2050 fait de trop nombreuses concessions aux grands groupes électriques dans la mesure où les centrales nucléaires continueront à fonctionner sans que leur durée de vie soit limitée et que la porte est laissée ouverte à des centrales à gaz hypothéquant le climat. A l’inverse, l’énergie renouvelable au plus grand potentiel, le photovoltaïque, continue à être freinée dans son développement et la réforme fiscale écologique est repoussée pour des années. Le Conseil fédéral continue ainsi à exposer la population et l’environnement à des risques inadmissibles et manque l’occasion de créer de nouveaux postes de travail et de la valeur ajoutée dans des branches d’avenir – ce qui ferait à nouveau de la Suisse une pionnière en matière d’énergie.

Dans leur prise de position sur la stratégie énergétique 2050, les Verts demandent en outre de nettes améliorations dans les domaines des transports et des entreprises d’approvisionnement énergétique. Il faut prendre des mesures pour réduire le trafic, notamment en introduisant la taxe CO2 sur les carburants. Et à l’avenir, le chiffre d’affaires des entreprises électriques ne doit plus dépendre uniquement de la quantité de courant vendu, comme c’est déjà le cas depuis plusieurs décennies en Californie où la consommation de courant a pu être stabilisée au fil des ans.