Face au Mercosur, l’initiative pour des aliments équitables indispensable
Les négociations actuelles avec le Mercosur montrent que le nouvel article constitutionnel 104a sur la sécurité alimentaire risque de rester lettre morte. Par conséquent, l’initiative pour des aliments équitables, dont débattra demain le Conseil des Etats, est plus nécessaire que jamais : elle veille à ce que les futurs traités commerciaux encouragent une agriculture et un secteur agro-alimentaire plus durables.
Changement climatique et raréfaction des ressources nous obligent à penser durabilité, surtout dans la production alimentaire. C’est également l’avis des citoyennes et citoyens qui ont accepté à près de 80% l’article constitutionnel 104a « sécurité alimentaire » le 24 septembre 2017.
Or, le Conseil fédéral l’ignore complètement dans sa « Vue d’ensemble de la politique agricole à moyen terme », où il n’est plus question de « relations commerciales transfrontalières qui contribuent au développement durable de l’agriculture et du secteur agroalimentaire », comme le prévoit l’article 104a. De même, on ne parle plus de normes environnementales ou sociales dans les débats autour d’un accord de libre-échange avec le Mercosur, ce qui rend l’initiative pour des aliments équitables plus nécessaire que jamais.
Transparence requise
Outre la mise en œuvre de l’article sur la sécurité alimentaire, les Verts demandent que les négociations avec le Mercosur se fassent en toute transparence : lors de cette session, ils déposeront à cet effet une série d’interventions. Elles requièrent du Conseil fédéral une information transparente sur les répercussions – de Mercosur ou d’autres traités de libre-échange – sur l’environnement, la société et les générations futures.
L’an passé, la commission de gestion du Conseil nationalavait déjà pointé du doigt l’insuffisance du rapport du Conseil fédéral sur les répercussions des traités de libre-échange en matière de durabilité.