Monsieur Rime,
Monsieur Bigler,

«When they go low, we go high» : ainsi a répondu Michelle Obama à la sordide campagne électorale de bas étage menée par Donald Trump, candidat républicain à la présidence des États-Unis. Les Verts ont eux aussi adopté cette devise. L’Union suisse des arts et métiers (usam) a publié hier un message inacceptable sur twitter et facebook portant sur Bastien Girod, conseiller national vert : nous n’y répondrons donc pas en provoquant une « shitstorm » sur les médias sociaux mais en vous adressant une demande : celle de gérer votre organisation de telle manière à éviter les propos diffamatoires, le dénigrement et les allégations mensongères offensantes et de revenir à des arguments basés sur des faits.

La démocratie a besoin de la concurrence des idées, elle vit de la diversité des opinions. Quand l’usam n’a pas d’autres arguments que celui de représenter un conseiller national en un violent Taliban, le débat politique a atteint un niveau misérable. L’usam viole même ses propres règles du jeu : on peut ainsi lire dans vos principes directeurs que « l’usam axe son action sur des principes éthiques et poursuit une politique favorisant la liberté économique, ouverte sur le monde et respectueuse du développement durable. » Le fait de présenter le conseiller national Bastien Girod comme un Taliban et d’insinuer qu’il pourrait préparer un attentat contre la Suisse ne respecte pas ces principes éthiques. Ce photomontage bas de gamme est offensant et échappe à toute rationalité politique.

Nous sommes persuadés que vos membres ne souhaitent pas voir une « trumpisation » des débats. La discussion sur l’initiative « Pour la sortie programmée de l’énergie nucléaire » – et les débats politiques dans leur ensemble – doivent se baser sur des arguments et non sur des propos diffamatoires professés à l’encontre d’une personne. Les piques et les images accrocheuses et un peu provocantes font bien entendu aujourd’hui partie des campagnes politiques – en particulier sur les médias sociaux. Mais il y a des limites à ne pas franchir : celles de la diffamation, du racisme, du sexisme et des fausses accusations de violence.

Nous partons du fait que cette incartade ne se répétera pas. Nous nous efforcerons à rester sur le terrain des idées et à discuter de l’opportunité extraordinaire que représente l’initiative pour la sortie du nucléaire pour les industries et la sécurité.

Avec nos sincères salutations,

Regula Rytz, présidente
Gerhard Andrey, vice-président
Luca Maggi, vice-président
Lisa Mazzone, vice-présidente
Gina Rüetschi, vice-présidente
Balthasar Glättli, chef de groupe
Regula Tschanz, secrétaire générale