Contre la malbouffe du ‹Cassis de Dijon›, le dernier recours est notre initiative pour une alimentation équitable
Robert Cramer, conseiller aux Etats GE

L’initiative parlementaire de l’Union suisse des paysans pour exclure les produits alimentaires du principe du Cassis de Dijon a été définitivement refusée par le Conseil des États. Ainsi, malheureusement, les consommateurs continueront d’être à la merci de mauvais produits comme le fromage à l’amidon, le jambon gorgé d’eau ou le riz aux pesticides, sans même en tirer un bénéfice pour leur portemonnaie. Aujourd’hui ne reste plus qu’un recours pour renverser cette situation: l’initiative populaire des Verts pour une alimentation équitable, qui est sur le point d’aboutir.

À deux reprises, le Conseil national avait donné suite à l’initiative parlementaire de Jacques Bourgeois, qui demandait de limiter le champ d’application de la Loi fédérale sur les entraves au commerce de manière à en excepter les produits agricoles. Actuellement, les aliments admis dans l’Union européenne le sont automatiquement chez nous, même si leur qualité est mauvaise et ne correspond pas à nos prescriptions. Ils concurrencent ainsi de manière déloyale notre production locale, sans pour autant faire baisser la facture des consommateurs. Dans le cas d’un aboutissement des négociations TTIP que l’Europe mène actuellement avec les Etats-Unis, le Cassis de Dijon pourrait même imposer dans nos rayons de nouveaux produits de qualité déplorable arrivés d’Outre-Atlantique, comme le poulet au chlore.

Les Verts comptent plus que jamais sur leur initiative pour des aliments équitables, qui demande que des exigences minimales de qualité, ainsi que des standards écologiques et sociaux, soient imposés aux produits alimentaires importés. Les Verts récoltent actuellement les dernières signatures pour cette initiative, qui sera déposée prochainement.