En automne 2006, je poussais pour la première fois la porte d’une réunion des VERT-E-S des Montagnes neuchâteloises. Un peu intimidée, mais impatiente de m’engager concrètement pour notre planète. Derrière cette porte, une équipe chaleureuse m’accueillait, menée par Fabien Fivaz. Presque vingt ans plus tard, c’est à lui que je succède au Conseil national, depuis le 2 juin de cette année. C’est un immense honneur, mais aussi une magnifique reconnaissance de ces années d’engagement et de travail collectif.

À mes débuts, je me suis beaucoup investie chez les Jeunes Vert-e-x-s. À l’époque, la section neuchâtelois était présidée par Céline Vara. Son élection au Conseil d’État a propulsé Fabien Fivaz au Conseil des États, et moi au Conseil national. Une rocade pleine de sens, entre trois ancien-ne-s jeunes Vert-e-s. Elle témoigne de la capacité de notre parti à former une relève solide et engagée.

Profond respect pour la nature
Mon attachement à la nature s’est ancré très tôt, dans une ancienne ferme isolée de la vallée de la Sagne. De cette enfance, j’ai gardé un profond respect pour la nature et pour celles et ceux qui la travaillent, ainsi qu’une bonne dose de pragmatisme. Mon engagement chez les Jeunes Vert-e-x-s a aiguisé mon militantisme et ma volonté de remettre en cause les compromis trop faciles et de questionner l’ordre établi. Sur ce dernier point, ma famille s’accorde à dire que je le faisais déjà bien avant.

En 2012, après deux années à la tête des JVNE, j’ai repris la présidence du parti cantonal alors que j’étais enceinte de mon premier enfant et que je n’avais aucun mandat. Ce fut un sacré défi, relevé pendant quatre ans, avec un deuxième enfant en cours de route. À peine la présidence transmise, j’ai été élue au Grand Conseil. Huit années d’une aventure passionnante, enrichies par l’arrivée d’un troisième enfant. Durant ce mandat, j’ai porté plusieurs projets qui ont abouti, comme l’introduction d’un congé paternité de quatre semaines pour l’administration ou la suppression des rentes à vie des conseillers d’État. D’autres sont encore en chantier, dont celui qui me tient le plus à cœur : l’interdiction de la chasse aux espèces menacées. J’ai aussi eu la chance de présider le parlement cantonal, ce qui m’a apporté une grande connaissance des institutions et des processus politiques et m’a habituée à travailler de manière très étroite avec tous les partis.

Aujourd’hui, siéger au Conseil national bouleverse ma vie : de nouveaux équilibres, un rythme soutenu et tant à apprendre, malgré mes années comme assistante parlementaire. Mais vous l’avez compris, les défis, ça me connaît.