Adèle Thorens sur la loi sur les résidences secondaires
La CEATE-N vient de terminer le traitement de la Loi sur les résidences secondaires. Elle livre au parlement un texte qui constitue une suite ininterrompue d’exceptions, permettant de construire de nouvelles résidences secondaires dans les communes concernées par l’article constitutionnel lié à l’initiative Weber. Les communes possédant déjà plus de 20 % de résidences secondaires pourront continuer à créer des lits froids et à bétonner le paysage.
Avec la Loi dans son état actuel, il sera possible, dans les communes où il y a déjà plus de 20 % de résidences secondaires :
- de ne plus considérer comme résidence secondaire une résidence secondaire que l’on a simplement proposée à la location, sans aucune garantie qu’elle soit effectivement occupée
- de transformer sa résidence principale en résidence secondaire, de la vendre et de se construire une nouvelle résidence principale
- de transformer en résidences secondaires des hôtels dont on considère qu’ils ne peuvent plus être exploités de manière rentable
- de construire des résidences secondaires pour financer des entreprises d’hébergement organisées de type hôtelier
- de transformer en résidences secondaires des bâtiments protégés
- de faire tout cela dès le lendemain de l’adoption de la loi, même si un référendum est lancé, car la loi est déclarée urgente
Si les Verts s’étaient montrés ouverts à une application flexible de l’article constitutionnel et à certaines exceptions, par exemple pour les bâtiments protégés, ils jugent cette loi inacceptable en l’état. L’objectif de l’initiative Weber, à savoir la limitation du bétonnage des Alpes et des lits froids, paraît impossible à atteindre.
Les Verts sont prêts à s’associer à un référendum, avec toutes les forces souhaitant que la volonté populaire soit appliquée et que la transition d’un modèle économique basé sur la construction à un modèle économique centré sur un tourisme durable puisse se faire dans les régions touristiques de notre pays.