C’est la politique hésitante du Conseil fédéral et de la majorité bourgeoise, et leur réticence à réaliser des économies d’énergie, qui ont principalement rendu notre approvisionnement énergétique si vulnérable et fragile. Delphine Klopfenstein Broggini, conseillère nationale de Genève explique: «La sécurité d’approvisionnement ne veut pas dire produire toujours plus mais lutter contre le gaspillage d’énergie. Nous devons aussi prendre davantage de mesures pour réduire notre consommation d’énergie. Le potentiel est énorme et les VERT-E-S n’ont cessé de souligner l’importance de ce point. » Il est irréaliste de penser que la Suisse puisse rattraper d’ici l’hiver 22/23 le retard impardonnable qu’elle a pris dans le tournant énergétique.

Les VERT-E-S misent donc sur un éventail de mesures pour assurer la sécurité de l’approvisionnement en énergie électrique et gazière durant l’hiver 22/23. Ils et elles proposeront les mesures suivantes la semaine prochaine à la Commission de l’environnement du conseil national (CEATE-N):

  • La Suisse reprend l’objectif de réduction de consommation de gaz de 15% de l’UE dès maintenant et sans attendre le mois d’octobre. Nous contribuons ainsi à remplir les réservoirs de gaz à l’étranger dont la Suisse dépend, elle aussi, pendant l’hiver.
  • Le Conseil fédéral définit un plan d’économies d’énergie. Il doit prévoir, d’une part, une campagne active d’information, de conseil et d’incitation des ménages et des entreprises. L’optimisation du fonctionnement des chauffages, des garages souterrains, des cages d’escaliers ainsi que des pièces chauffées non-utilisées revêt un gros potentiel. Deux degrés de chauffage en moins, c’est une économie de plus de dix pourcents de réalisée. D’autre part, des mesures doivent être prises dans l’espace public, par exemple au niveau des enseignes lumineuses, des vitrines et de l’éclairage public, tant que la sécurité publique le permet. Les VERT-E-S vont étudier attentivement les propositions que le Conseil fédéral fera la semaine prochaine.
  • La Confédération, ou une organisation de la Confédération, lance des enchères d’économies d’énergie pour le gaz et l’électricité. Les gros consommateurs peuvent ainsi s’engager à réaliser des économies de gaz et d’électricité en échange de quoi ils sont indemnisés par la Confédération. Cela permet de réaliser des économies là où elles sont les plus efficaces et d’éviter des mesures radicales, tels que les contingentements.
  • La Confédération veille, d’entente avec les entreprises de gestion des eaux, à ce que les réserves d’eau dans les lacs de rétention atteignent au moins 2 TWh. Si un tel accord contractuel n’aboutit pas, le Conseil fédéral doit fixer lui-même les niveaux minimaux des lacs de rétention sur la base des dispositions y relatives de la loi sur l’approvisionnement du pays.

Par ailleurs, les VERT-E-S soutiennent la sécurisation contractuelle des stockages de gaz à l’étranger ainsi que le basculement temporaire des installations bicombustibles du gaz vers le pétrole. Ensemble, ces deux mesures permettent déjà de couvrir les trois quarts de l’approvisionnement en gaz. Les émissions des centrales à gaz et à pétrole – si de telles mesures devaient en effet être prises – doivent toutefois être compensées intégralement, en Suisse principalement. De nouvelles infrastructures fossiles, telles que des réservoirs de gaz ou des centrales électriques au gaz ou au pétrole, ne doivent, par contre, en aucun cas être construites.

Les VERT-E-S ne croient pas aux investissements rétrogrades, dans l’extraction de gaz en Suisse, par exemple. Ils conduisent la Suisse dans une impasse, tout comme le feraient de nouvelles centrales nucléaires. Les VERT-E-S rejettent les tentatives des partis bourgeois de démanteler la protection de la nature et du paysage sous couvert de droit d’urgence.

Accélérer le tournant énergétique

La guerre en Ukraine met en évidence la dépendance problématique de la Suisse vis-à-vis du pétrole et du gaz. Il est donc d’autant plus important d’accélérer le tournant énergétique. Les VERT-E-S ont présenté leurs propositions à ce sujet en mai dernier. L’initiative parlementaire du conseiller national des VERT-E-S Bastien Girod qui entrera en vigueur début 2023, constitue, en ce sens, une étape importante. De plus, les VERT-E-S lancent, avec le PS, l’initiative « Pour un fonds climat » pour un plan de relance verte.