« Une commission arbitrairement choisie, le refus du dialogue, un choix thématique unilatéral : le rapport de la commission d’étude sur la politique de sécurité est une farce », estime Marionna Schlatter, qui y a représenté les VERT-E-S. Les membres de la commission ont été choisi-e-s de manière à conforter la ligne que la conseillère fédérale Viola Amherd a adoptée en matière de sécurité. Le DDPS n’était pas prêt à dialoguer avec des voix différentes ou d’autres idées.  

Au sein de la commission, les VERT-E-S, en la personne de Marionna Schlatter, se sont impliqué-e-s de manière constructive et ont proposé leurs propres thématiques et points de vue. Son bilan est par conséquent critique : « La commission a raté son objectif de donner à la politique suisse de sécurité de nouvelles impulsions largement soutenues. Une politique de sécurité n’est visionnaire que si elle comprend également la promotion de la paix civile, la prévention des conflits et la protection climatique. Faute de quoi elle est entachée d’œillères idéologiques. » 

Une manière de travailler pseudo-démocratique 
La manière de procéder choisie a renforcé le déséquilibre des parties : les représentant-e-s de l’opinion majoritaire ont voté de manière stratégique sans être prêt-e-s au moindre compromis. De cette façon, ils et elles ont empêché dès le début d’intégrer des idées – nouvelles ou alternatives – dans le rapport. Impliquer des représentant-e-s de tous les partis devait simplement donner une impression d’équilibre, sans réellement se confronter à des points de vue différents : si la commission a auditionné le chef et l’industrie de l’armement, il n’a auditionné aucune voix critique telle que le Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) ou le mouvement pour la paix. Pire, la plus importante organisation en matière de sécurité de la société civile suisse, le GSsA, n’a pas été convié. Les risques que représente une industrie de l’armement exportatrice n’ont pas été discutés. Une occasion ratée de rédiger un rapport au-delà de l’objectif donné d’un armement arbitraire. 

Grave déficit démocratique au DDPS
Ce processus a montré qu’une commission d’étude ne peut pas combler le déficit démocratique au sein du DDPS. La conseillère fédérale Amherd refuse que le Parlement et la population légitiment politiquement son option de coopérer avec l’OTAN : c’est inacceptable.  

En effet, la stratégie pro-OTAN de Viola Amherd a des répercussions sur la réputation de la Suisse en tant que pays militairement neutre, et donc sur la crédibilité de son offre de bons offices. Cette stratégie est un abandon insidieux d’une compréhension intégrale de la sécurité incluant la promotion de la paix civile et humanitaire. Il s’agit d’un tournant dont la politique doit peser les opportunités et les risques. La question de savoir à quel point l’OTAN tolère la neutralité est hautement politique. Les VERT-E-S se montrent ouvert-e-s à discuter de telles questions. Cela implique cependant que le DDPS soit prêt à entamer un véritable dialogue.