L’initiative contre les véhicules trop polluants a abouti
L’initiative pour des véhicules plus respectueux des personnes et de l’environnement a abouti : 150’000 signatures pour des véhicules moins dangereux et plus écologiques !
Ce lundi 25 août, l’initiative pour des véhicules plus respectueux des personnes a officiellement abouti avec 150’000 signatures. Pour des raisons administratives et de budget toutefois, seules 120’000 signatures ont été vérifiées. Sur les derniers temps, les récoltes de signatures et les signatures qui nous arrivaient ont pulvérisé tous les records. Cela montre bien qu’un nombre croissant de gens nous soutiennent dans notre cause et se prononcent contre les véhicules inefficients, dangereux et trop lourds.
La remise des signatures se déroulera sous l’enseigne de divers types de mobilité. Le transport des cartons de signatures sera effectué par des véhicules respectueux de la planète, tel que des voitures à faible consommation, des vélos, des Twikes et bien d’autres véhicules d’avant-garde sur lesquelles nous devrons d’avantage nous pencher à l’avenir. Cette initiative profitera à tous les adeptes d’une mobilité plus ou moins douce, à commencer par les piétons et les cyclistes, mais aussi les véhicules à moteur allégés.
Un budget minime record
Avoir récolté 150’000 signatures avec un budget de seulement 100’000 CHF relève presque du miracle. Voici la liste des associations nous ayant soutenus que nous remercions de tout cœur, (le pourcentage de signatures récoltées en parenthèse) : Privés : 40’000 (26,7%) , Jeunes Verts 35,000 (23,3%), Association pour des véhicules plus respectueux des personnes 27’000 (18%), Les Verts 15’000 (10%), ATE, Pro Vélo et l’association Suisse des piétons, 18’000 (12%), Greenpeace 7’500 (5%), WWF 7’500 (5%). Les fonds nous sont parvenus grâce aux soutiens généreux de donateurs particuliers et aux soutiens privés de fondations telles que la Oak Foundation que nous remercions chaleureusement. Pour mener une campagne de sensibilisation en vue des votations, nous requérons pourtant encore de l’argent.
Eclaircissement à six questions principalement posées :
Dans le Blick, le Matin, sur la SF1 de même que dans divers medias l’initiative à déjà fait beaucoup parler d’elle. Le comité d’initiative répond ainsi ici aux six questions principalement mises en exergue :
1 L’industrie automobile ne fait-elle pas déjà suffisamment d’efforts ?
Non. Certes les moteurs vont en s’améliorant depuis plusieurs années, toutefois le progrès est annihilé par la manie de concevoir des véhicules toujours plus lourds. L’offre des nouveaux véhicules proposés n’est pas encore axée sur les critères d’efficience énergétique et de sécurité. Un encouragement de la part du politique est donc indispensable. En dépit des déclarations d’intention allant dans ce sens, la Confédération n’a pas entrepris les démarches nécessaires. Par conséquent, la circulation routière en Suisse à clairement raté ses objectifs de protection du climat. Les émissions de Co2 du secteur ont grimpé de 12% au lieu de chuter de 8% comme on l’envisageait. En outre, le progrès technique en lui seul n’arrive pas à compenser la tendance de rouler toujours plus et des véhicules toujours plus lourds.
2 Pourquoi proposer des prescriptions plutôt que des encouragements ?
L’initiative prône des prescriptions ET des encouragements, ces derniers ayant pour but de promouvoir les voitures particulièrement efficientes. Toutefois, des valeurs limites minimales sont indispensables, les acheteurs des gros SUV ne réagissant souvent pas à des attraits financiers. Ce système est d’ailleurs très répandu (et incontesté) en matière d’appareils techniques voire en ce qui concerne les bâtiments.
De plus, de nombreux progrès ont déjà été réalisé en matière de sécurité et de pollution atmosphérique avec l’introduction de standards minimaux, par exemple via l’obligation de catalyseurs ou bien de prescriptions en matière de mascottes sur le capot. Ce genre de réglementations pourraient sans problème être conservées.
3 : Quels types de véhicules pourront encore être vendus ?
La formulation de l’initiative est modérée. Elle ne vise que les véhicules dont on pourrait vraiment se passer. Les quatre critères principaux pour qu’un véhicule puisse circuler sont les suivants : (1) le filtre à particules obligatoire concernant les moteurs diesel, (2) rejet de moins de 250 g/CO2 au km (ce qui correspond à une consommation d’environ 11 litres d’essence par 100km), (3) poids à vide de moins de 2.2 tonnes, (4) partie frontale ne présentant pas de dangers excessif à autrui.
Ces valeurs limites sont aisément compatibles avec des véhicules puissants et spacieux. Des exemples allant dans ce sens sont par exemple la Subaru Forester, 4×4 avec laquelle il est possible de se rendre partout en Suisse, ou la Renault Espace en cas de besoin d’espace, de même que la SAAB 9-5 2.3T (Performance) avec 300 CV qui dépasse donc largement les 150 CV exigés du TCS pour les caravanes. Les agriculteurs, forestiers et toute autre personne ayant besoin pour des motifs professionnels d’un véhicule qui normalement ne serait plus accepté bénéficieront d’un régime dérogatoire.
4 : Les voitures de sport sont-elles aussi touchées ?
Sur la base des valeurs d’émission de CO2, certaines voitures de sport seront en effet touchées. Mais des garages comme Ferrari et Lamborghini pourraient facilement remplacer les moteurs actuels par des modèles plus efficients pour pouvoir de nouveau vendre leurs voitures en Suisse. Il y a là une différence avec les gros SUV qui sont souvent aussi touchés par les critères de poids en ce qui concerne la partie frontale. Ces derniers ne pourront donc pas être modifiés sans perdre leur particularité, soit leur apparence de gros SUV.
5 : Ne devrions-nous pas attendre les normes européennes ?
C’est vrai que l’union européenne espère imposer une moyenne des émissions de CO2 à 120gCO2/km pour le parc automobile. Un projet au moins autant ambitieux que notre initiative. Toutefois l’union européenne n’a pas encore pris de mesures. D’ailleurs, puisque la Suisse importe des automobiles, elle nécessitera bien d’une manière ou d’une autre une réglementation sur les modèles entrants. Même si l’union européenne attendrait sa moyenne, les Suisse pourraient continuer à importer des véhicules d’au-delà des frontières européennes, voire même importer les véhicules les plus polluants de l’Europe. Dans ce scénario, la Suisse continuerait à rouler avec un parc automobiles inefficient. La Suisse n’atteindrait donc pas ses objectifs de protection du climat.
6 : Que se passerait il avec les véhicules actuellement en circulation ?
L’initiative propose aux véhicules déjà achetés ou immatriculés à l’étranger, qui en répondent pas aux critères de l’initiative en matière de pollution et de poids, une limitation de vitesse à 100 Km/h. Cela permettrait dans un premier temps d’empêcher l’attrait vers ces véhicules inefficients et dangereux. Puisque l’initiative tient compte du progrès technique, les valeurs limites pour tout véhicule déjà vendu seront moins strictes. Finalement, les exceptions pour les véhicules déjà achetés doivent être généreusement interprétées. Ainsi les agriculteurs, les possesseurs de remorques et les ouvriers pourront continuer à rouler à 120 km/h. La prochaine fois qu’ils changeront de véhicule, les utilisateurs de ce type de véhicule devront toutefois choisir parmi la gamme de véhicules moins dangereux et moins polluant. En somme, seul 4% des véhicules actuellement en circulation seront touchés par cette limitation.