manifestation pour la paix
© Les VERT-E-S suisses

L’essentiel en bref

  • Pour une politique de paix et de désarmement: les milliards gérés par les acteurs financiers suisses doivent arrêter d’alimenter les guerres.
  • Pour une politique extérieure crédible et cohérente: l’argent suisse ne doit pas nourrir des conflits que la Suisse cherche à résoudre de façon pacifique.
  • L’heure des investissements durables a sonné: la Suisse est une des plus importantes places financières au monde, elle a en ce sens un rôle particulier à jouer et doit enfin prendre ses responsabilités.

Cette initiative des Jeunes Vert-e-s et du Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) veut interdire à la BNS, aux fondations et aux caisses de pension d’investir dans des entreprises dont plus de 5% du chiffre d’affaires annuel provient de la production de matériel de guerre. Car aujourd’hui, l’argent suisse nourrit des conflits : des milliards de francs sont investis depuis notre place financière dans la fabrication de matériel de guerre. L’initiative demande en outre que la Confédération s’engage pour que banques et assurances suivent des règles similaires.

Actuellement, la loi fédérale sur le matériel de guerre interdit de financer directement le développement, la fabrication ou l’acquisition de matériel de guerre prohibé.[1] Une lacune persiste cependant au niveau du financement indirect, qui reste possible et dont il est fait un large usage. L’ONG ICAN publie ainsi régulièrement une évaluation des investissements des instituts financiers suisses dans l’armement nucléaire. Les montants sont élevés et en augmentation (près de 9 milliards en 2018). Les VERT-E-S ont donc soutenu une proposition de contre-projet à l’initiative pour au moins interdire ce financement indirect des producteurs de matériel de guerre prohibé. Le Parlement a balayé cette proposition.

Il reste ainsi l’initiative, soutenue par les VERT-E-S depuis ses débuts, sur la table: celle-ci propose non seulement de combler cette lacune du financement indirect, mais également d’élargir l’interdiction de financement à l’ensemble du matériel de guerre.

Pour une politique de paix et de désarmement

Les milliards gérés par les acteurs financiers suisses doivent arrêter d’alimenter les guerres. Chaque année, des milliers de personnes sont tuées, blessées ou contraintes à fuir à cause des violences et des conflits armés. Il n’est pas admissible que la Banque nationale, notamment, fasse des bénéfices en cas de guerre, car elle aurait investi dans des producteurs de matériel de guerre.

Pour une politique extérieure cohérente et crédible

La Suisse a fait de la politique des bons offices, de la représentation diplomatique de pays en guerre, de l’installation sur son sol d’organisations internationales et de l’organisation de pourparlers de paix une marque de fabrique. L’argent suisse ne doit pas nourrir des conflits que la Suisse cherche à résoudre de façon pacifique. Il en va de la crédibilité et de l’image de notre pays. Il s’agit également de respecter le principe de neutralité chère à la Suisse.

L’heure des investissements durables est arrivée

La Suisse est une des plus importantes places financières au monde, elle a en ce sens un rôle particulier à jouer et doit enfin prendre ses responsabilités. Les armes ne sont pas des produits financiers comme les autres. Les armes sont faites pour tuer.

De plus, les fronts bougent dans ce domaine. Le fonds souverain norvégien, qui pèse env. 800 milliards de francs, a choisi de ne plus investir dans un certain nombre d’entreprises considérées comme peu éthiques, dont plusieurs fabricants d’armes. Et la caisse de pension de la Ville de Zurich a décidé d’exclure les producteurs d’armes atomiques et à sous-munitions ou encore des entreprises impliquées dans de graves violations des droits humains.

Finalement, nombreux sont ceux et celles qui soutiennent financièrement des entreprises d’armement – via leurs banques, caisses de pensions, etc. – sans le savoir et sans le vouloir. L’heure des investissements durables a sonné et la population souhaite davantage de clarté et un droit de regard sur ce que l’on fait avec son argent. Raison pour laquelle les VERT-E-S demandent une réorientation des investissements vers des placements plus responsables. Notons enfin que les fonds durables, comme par ex. le MSCI World Socially Responsible Index, affichent depuis plusieurs années d’excellentes performances.

  • [1] Armes ABC (soit atomiques, biologiques et chimiques), mines anti-personnel, bombes à sous-munitions

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