Mon militantisme a débuté avant que je le réalise vraiment. Mon identité non-hétéronormée a milité à ma place, avant que je trouve les mots et que je comprenne qu’être queer c’est accepter une continuelle exposition à la violence, à la remise en question et aux a priori sur ses compétences et sa légitimité. Cette identité a aussi fait naître en moi ce désir de combat, qui me sécurise et me permet de montrer que je suis bien plus que celle-ci.

Animé d’une profonde envie de justice et de respect, je me suis toujours opposé aux discriminations et à l’arbitraire. Je me suis ensuite attaqué au sexisme dans les pubs de géants agroalimentaires, en faisant porter ma voix sur les réseaux sociaux et dans les médias. Mes sujets de travaux en master d’études genre ont toujours porté sur celles et ceux dont les réalités étaient les moins exposées, comme les personnes LGBTIQ+ racisés et/ou considérés comme « efféminés », dont les positions sont des plus vulnérables.

D’un militantisme digital féministe, queer et anticapitaliste, je me suis engagé en politique par défi ; mais mon parti devait avoir les causes environnementales au cœur de son programme pour que j’y trouve un sens réel. Je siège dans trois commissions différentes, animé par l’envie de développer des compétences larges. Attaquable sur des aspects de mon identité, jamais on ne pourra questionner mon authenticité, mon travail acharné et ma capacité à évoluer, trois points essentiels pour asseoir ma légitimité.

Après un an au Conseil communal, je suis fier d’avoir porté des projets clés comme : la création d’un poste de délégué-e aux énergies à la Ville, l’élaboration d’un plan d’action pour la féminisation des noms de rue et de lieux publics, la lutte contre les perturbateurs endocriniens dans les milieux parascolaires, et un postulat visant à faire signer la charte du « Rainbow Cities Network » par la ville de Nyon, afin de promouvoir la protection et les droits des populations LGBTIQ+.

Mes convictions m’ont poussé à entrer en politique. Je rêve d’un système de santé public et solidaire auquel tout le monde aurait accès sans discrimination ; de lutter contre les inégalités pour que chacun-e connaisse le sentiment de sécurité, et vive dans le respect de son intégrité physique et psychique ; d’un droit à l’asile et une vision de l’intégration plus humaine ; ou encore d’une écologie politique profonde et inclusive. 

La politique n’est rien sans les personnes qui la manœuvrent. Et c’est au travers de personnes de confiance, symbolisant la diversité de notre société, qui ont à cœur la justice et l’égalité réelle, que nous changerons les institutions. Nous avançons toutes et tous à notre échelle, avec nos valeurs, tout en étant bercé-e-s par la certitude que ce n’est qu’ensemble que nous y arriverons.

Marius Diserens
conseiller communal Nyon
Instagram : @marius.diserens