La majorité bourgeoise du Parlement a manqué une occasion de se montrer raisonnable, en donnant aujourd’hui son aval à un projet de 11e révision de l’AVS bien mal ficelé. Elle n’a apparemment pas retenu la leçon que le peuple lui a infligée en début d’année en refusant massivement le vol des rentes du deuxième pilier. La présente révision est encore pire que celle que 67,9% des citoyennes et des citoyens avaient rejetée dans les urnes en mai 2004.

Pour les Verts, le projet est inacceptable pour les raisons suivantes :

  • Les moyens prévus pour financer la retraite à la carte sont insuffisants. Pour que celle-ci soit accessible de manière équitable à toutes les couches de la société, il faut lui consacrer la totalité du montant économisé grâce à l’élévation de la l’âge de la retraite des femmes, à savoir 800 millions, et pas un franc de moins.
  • La péjoration du système d’indexation des rentes constitue une attaque en règle contre les bénéficiaires de l’AVS, qui verront leur revenu fondre comme neige au soleil. La manœuvre qui consiste à lier la santé financière de l’AVS à la compensation du renchérissement s’inscrit dans un mouvement sournois de démantèlement des assurances sociales. Les Verts s’opposent à tous mécanismes d’assainissement automatique qui feraient craindre que les prestations diminuent encore davantage.

Les Verts refusent catégoriquement une élévation de l’âge de la retraite des femmes qui irait de pair avec une diminution des prestations. Ils exigent le maintien du droit en vigueur et une adaptation des rentes à l’indice mixte tous les deux ans. Une élévation de l’âge de la retraite doit en contrepartie permettre aux classes de revenus les moins favorisées d’accéder à la retraite anticipée. Les Verts ne peuvent adhérer à un projet qui ne garantit pas cette condition. Le Bureau des Verts a décidé de soutenir le référendum contre la 11e révision de l’AVS dans le cas où le projet passerait la rampe du Parlement.