Verre, papier, piles, télévision: les Suissesses et les Suisses sont les champions du monde du recyclage. « Mais nous n’en sommes qu’aux débuts », relevait aujourd’hui Adèle Thorens, co-présidente des Verts, lors d’une conférence de presse. « Le développement économique et la protection des ressources doivent désormais aller main dans la main ». Avec leur Initiative pour une économie verte, les Verts veulent réduire l’empreinte écologique de la Suisse des trois planètes actuelles à une seule d’ici 2050. Pour stopper le gaspillage des ressources et des matières premières non renouvelables, le Conseil fédéral doit instaurer une économie circulaire. Le mot d’ordre est « recycle, re-use, repair and share« .

Les projets concrets ne manquent pas. L’urban mining en est un exemple récent. Il s’agit de la récupération des matières premières des déchets, des mâchefers et des cendres des boues d’épuration. Avec l’urban mining, de précieux matériaux de construction, des métaux ou des éléments rares comme le phosphore ne sont pas éliminés mais revalorisés. La ville de Zurich joue ici un rôle précurseur avec la verte Ruth Genner, directrice du traitement des déchets. Autre exemple, les projets Ecosite et Ecomat à Genève mis sur pied par le vert Robert Cramer, alors conseiller d’Etat. Ecosite est un complexe industriel qui relie différentes entreprises par le cycle de leurs matériaux: les déchets de l’une servent de matière première à une autre. Ecomat est un projet de revalorisation des matériaux de construction et de démolition, dont le taux de recyclage avoisine 85 pourcent.

Avec l’initiative lancée le 7 mars 2011, la politique économique et industrielle verte devrait triompher. Elle allie recherches scientifiques, incitations financières et prescriptions pour les produits. Les synergies entre activités économiques y sont encouragées, de même qu’une réforme fiscale écologique globale. Le Conseil fédéral doit maintenant prendre position.

Abandonner l’économie du tout-jetable n’est pas qu’une priorité des Verts: lors du sommet mondial sur le développement durable de Rio de Janeiro (Brésil) en juin dernier, l’ONU a mis pour la première fois l’économie verte à l’agenda politique mondial.

Quant à la deuxième initiative populaire des Verts, pour une sortie du nucléaire d’ici 2029, 125’000 signatures ont déjà été récoltées. Le dépôt est prévu en novembre. « 250’000 signatures en 18 mois: les Verts peuvent en être fiers! ». C’est par ces mots que la co-présidente Regula Rytz a remercié les personnes présentes qui ont participé à la récolte de signatures et aux organisations qui soutiennent l’initiative. Elle les a invités à fêter cette réussite lors d’un apéritif.

Plus d’informations sur l’initiative populaire fédérale «Pour une économie durable et fondée sur une gestion efficiente des ressources (économie verte)» et sur le comité de soutien.