Le Conseil fédéral continue à sous-estimer la gravité de la crise économique actuelle et ses conséquences pour la place économique suisse. C’est ce qui découle de son dernier rapport sur « La situation économique en Suisse et les mesures de stabilisation », où il se prononce contre un programme d’investissements dans le cadre du troisième paquet de mesures conjoncturelles. Ceci en dépit des plans d’austérité que les cantons et les communes s’apprêtent à mettre en œuvre, aggravant ainsi la récession. Il est pourtant prouvé que les investissements publics ont des effets très positifs sur l’économie : un franc investi par l’Etat se traduit par une augmentation du PIB de un à deux francs.

Les parlementaires écologistes sont convaincus que pour soutenir la conjoncture, il faut lancer un Green New Deal, c’est-à-dire investir deux milliards dans des secteurs économiques innovants et durables. La Suisse doit envisager la crise comme une opportunité pour réformer son économie et la préparer à affronter les défis de l’avenir. Il s’agit concrètement :

  • d’abolir le contingentement fixé pour la rétribution des énergies renouvelables (RPC)
  • de prévoir des crédits pour le développement des nouvelles technologies vertes
  • de financer des bons de formation et de formation continue
  • de soutenir des programmes de recherche sur la crise multifactorielle que nous traversons actuellement.

L’augmentation massive des primes d’assurance-maladie a dans ce contexte de crise un effet désastreux. Répercutée sur la population, elle se traduirait par une diminution du pouvoir d’achat de l’ordre de 3 milliards. Les Verts estiment tout à fait insuffisant le rabais supplémentaire de 200 millions prévu par le Conseil fédéral. Le groupe parlementaire exige que les primes soient gelées durant deux ans, durant lesquels les pouvoirs publics prendront en charge leur augmentation.

Pour stabiliser la conjoncture, les baisses d’impôts sont par contre tout à fait inadéquate. Une baisse de l’impôt fédéral direct ne bénéficierait pratiquement qu’aux gros contribuables, qui n’en ont pas besoin et en épargneront la plus grande partie. Pour un franc déduit de la facture fiscale, ce ne sont que 50 centimes qui profitent à l’économie.

Le frein à l’endettement ne doit pas être appliqué aux mesures conjoncturelles. Le Conseil fédéral serait bien avisé de relire la Constitution pour se rappeler le mandat que lui a confié le peuple à l’article 100 : il est tenu de mener une politique anticyclique. On en est très loin aujourd’hui.