Aujourd’hui, le Conseil fédéral a malheureusement omis de définir un objectif clair pour un usage économe des ressources. Actuellement, l’économie suisse fonctionne comme si nous avions trois planètes à disposition. Il est pourtant possible de réduire l’empreinte écologique de la Suisse à une seule planète d’ici à 2050. L’initiative pour une économie verte, à laquelle le Conseil fédéral oppose aujourd’hui un contre-projet sous forme de révision de la loi sur la protection de l’environnement, n’est pas seule à le demander. De grandes entreprises ont reconnu depuis longtemps que cela était faisable et que cela déboucherait sur des perspectives prometteuses, ce qu’elles l’expliquent en particulier dans le rapport « Vision 2050 » du World Business Council for Sustainable Development.

Prévenir la production de déchets, préserver les ressources
Le pas le plus important à franchir en matière d’économie verte est de prévenir la production de déchets et de substances dangereuses afin de ménager les ressources. Avec leur initiative, les Verts veulent que cela soit pris en compte lors de la conception des produits déjà. Leur production devrait être conçue de manière à ce qu’ils durent longtemps, utilisent efficacement les matières premières, soient réparables et recyclables. Chaque produit devrait être démontable et ses différentes pièces réutilisables, recyclables ou compostables. Le Conseil fédéral propose entre autres des critères écologiques pour les produits et la reprise des emballages par le commerce de détail. Il va dans le bon sens. De telles mesures favorisent l’économie circulaire et contribuent à limiter les déchets.

Revaloriser les matières premières 
Ruth Genner, la directrice verte des travaux publics, a introduit, avec le projet « Urban Mining », une procédure permettant à la Ville de Zurich de récupérer les métaux dans les scories. Le Conseil fédéral souhaite maintenant contraindre les usines d’incinération à appliquer de telles méthodes et à s’engager plus fortement en faveur du recyclage. Les Verts soutiennent tous les efforts visant à revaloriser les déchets comme matières premières pour élaborer de nouveaux produits.

Un plus pour l’économie et les emplois 
L’économie circulaire ouvre la voie à de nombreuses opportunités. Plus tôt les entreprises suisses investiront de manière novatrice dans la recherche, le développement et le marketing de produits économes en matières premières, plus elles seront compétitives à l’échelle internationale. Des normes légales pour une économie verte créent un cadre de référence dans ce sens. Il serait dès lors souhaitable que les milieux économiques eux-mêmes apportent une contribution constructive à la consultation qui court jusqu’en septembre 2013 afin d’élaborer un projet satisfaisant pour le débat parlementaire qui se déroulera à partir du printemps 2014.