Le rapport de la CEP montre clairement que Credit Suisse s’est bien moqué des autorités et du Conseil fédéral. Et la faible dotation en fonds propres a rendu possible l’effondrement du CS. Il faut maintenant des règles strictes pour rendre le risque des grandes banques supportable pour la Suisse. 
Sophie Michaud Gigon, conseillère nationale VD

La politique bancaire du laissez-faire des partis de droite n’a rien pu faire contre la mauvaise gestion des grandes banques pendant des années. Pire, elle a conduit l’économie suisse au bord du gouffre à deux reprises en l’espace de 15 ans. Cela ne doit plus arriver. Il est donc d’autant plus important de tirer les bonnes conclusions du rapport de la commission d’enquête parlementaire (CEP) sur Credit Suisse. La majorité bourgeoise du Conseil national doit maintenant passer de la parole aux actes. 

Le rapport de la CEP montre clairement que le Credit Suisse avait trop peu de liquidités, mais aussi trop peu de fonds propres. Les prescriptions en matière de fonds propres des grandes banques d’importance systémique doivent donc être nettement renforcées. La ministre des Finances Karin Keller-Sutter ne doit pas céder à l’UBS sur ce point. 

De plus, il est temps de durcir le ton face aux banques et leurs cadres qui agissent de manière irresponsable ou criminelle. Le rapport de la CEP montre aussi que le CS a pu se jouer de l’Autorité fédérale de surveillance des marchés financiers (FINMA) pendant des années, faute de soutien politique leur permettant d’agir avec fermeté. Les VERT-E-S demandent donc un renforcement de la FINMA. À l’avenir, elle doit pouvoir infliger des amendes, rendre les procédures publiques et effectuer des perquisitions.