Selon le rapport paru mercredi dernier sur l’état de l’environnement en Suisse « Environnement Suisse 2011 », les objectifs en matière de biodiversité n’ont jusqu’à présent pas été atteints. L’an dernier, l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) avait déjà fait le même constat dans son rapport sur la mise en œuvre de la Convention sur la diversité biologique. Au lieu d’avancer maintenant dans l’élaboration et la réalisation d’une stratégie nationale en matière de biodiversité, la conseillère fédérale Doris Leuthard propose dans une révision de l’ordonnance sur la chasse, un affaiblissement de la protection des espèces. Elle cède ainsi à la pression du lobby des chasseurs.

Comme on l’apprend dans les documents soumis lors de la procédure de consultation qui prend fin aujourd’hui – et à laquelle les Verts ont pris part, les grands prédateurs pourront être tirés, si les cantons, respectivement les chasseurs, constatent lors de la période de la chasse des pertes sévères dans les populations de gibier. Les Verts soutiennent que le droit à la chasse n’inclut pas un droit à un rendement déterminé.

Une inversion de paradigme lourde de menace 
Les Verts sont préoccupés par le fait que les modifications apportées à l’ordonnance sur la chasse ébranlent des principes, pourtant éprouvés, du droit de la chasse. C’est une inversion insidieuse de paradigme. D’un côté, des mécanismes naturels de régulation sont tout à coup considérés comme des dommages – si par exemple un loup attaque un chevreuil.

D’un autre côté, on donne de plus en plus de poids aux revendications d’exploitation des ressources en gibier, au détriment de la protection des espèces. Cette vision s’exprime également dans la manière de désigner certaines espèces animales comme « sources de conflit », lorsqu’elles entrent en concurrence avec les revendications d’exploitation par l’homme. L’affaiblissement de la protection des espèces contenue dans cette révision est inadmissible et les Verts la combattent avec véhémence.