La Suisse doit et peut mieux protéger le climat
Adèle Thorens à propos de la nouvelle loi sur le CO2
Cette nouvelle loi sur le CO2 est plus urgente que jamais – malheureusement la proposition du Conseil fédéral est insuffisante. Il est pourtant nécessaire d’agir : le changement climatique engendre des catastrophes aux conséquences de plus en plus perceptibles – comme par exemple le glissement de terrain de Bondo de l’été passé. L’Accord de Paris sur le climat oblige la Suisse à apporter une juste contribution à la protection mondiale du climat afin d’atteindre l’objectif de 2°C.
Les Verts demandent donc que davantage de mesures soient adoptées, telles que :
- Désinvestissement carbone : la place financière suisse poursuit encore une politique d’investissement peu attentive à la protection de l’environnement. Cette politique pourrait entraîner un réchauffement climatique mondial allant de 4 à 6°C. Ceci doit changer. Depuis près de 10 ans, les Verts exigent davantage de transparence et de durabilité dans les investissements des acteurs des marchés financiers.
- Des délais pour remplacer les technologies à énergie fossile : de tels délais sont notamment nécessaires pour les chauffages et les véhicules afin d’encourager des alternatives éco-responsables. Des technologies propres, qui ne sont pas encore concurrentielles, doivent être soutenues financièrement de façon transitoire.
- Au moins un milliard de francs pour la protection mondiale du climat : une taxe basée sur le principe du pollueur-payeur, prélevée par exemple sur les billets d’avion, pourrait financer cette contribution, plutôt que de prélever celle-ci sur les budgets de la coopération au développement. De tels systèmes ont déjà été instaurés dans plusieurs pays, comme la Grande-Bretagne, où 3 à 4 milliards de francs sont générés chaque année et investis dans la protection du climat.
Un système d’échange de quotas d’émission inefficace
Les Verts ne sont pas opposés sur le principe au couplage des systèmes d’échange de quotas d’émission (SEQE) entre la Suisse et l’UE. Cependant, ces systèmes n’ont jusqu’à présent pas fait leur preuve et ne s’avèrent pas être des instruments efficaces pour protéger le climat. Le Contrôle fédéral des finances parvient d’ailleurs à la même conclusion : le prix du CO2 pour l’achat de droits d’émission est bien trop faible, ce qui crée de fausses incitations et conduit, entre autres, à l’exploitation de centrales à charbon. Pour avoir un impact positif sur le climat, un système d’échange de quotas d’émission – que ce soit en Suisse, dans l’UE ou en couplage – doit prévoir un prix minimum pour les émissions de CO2.