Le budget 2007 qui va être soumis aux Chambres fédérales présente un bénéfice de plus de 900 millions de francs. De surcroît, l’exercice 2006 bouclera vraisemblablement avec un excédent de recettes de 1,7 milliard de au lieu d’un déficit budgétisé à 600 millions de francs. Ces chiffres positifs tiennent d’une part à la bonne conjoncture économique, d’autre part au frein aux dépenses et surtout aux programmes d’allègement 03 et 04 qui ont conduit à des réductions de tâches et de dépenses à concurrence de 5 milliards de francs et à la suppression de suppression de 25’000 emplois.

Ce nonobstant, on recommence à entendre le refrain des «caisses vides». Comme cela ne colle plus avec la réalité financière, on entonne le couplet des années futures; le ténor Merz nous vocalise les premières notes du plan financier 2007 – 2010. Il est inhérent à l’idéologie néolibérale de discréditer les fonctions écologique et sociale de l’Etat et de reprocher aux ad-ministrations publiques un manque d’efficacité et des coûts trop élevés. Ce faisant, on occulte que les prélèvements publics représentent en Suisse 38 % du PIB, donc bien moins que la moyenne des quinze Etats membres les plus anciens de l’Union européenne. Le lamento sur la misère des finances publiques ne fait qu’exprimer une fixation pervertie des priorités. Le groupe des Verts se prononce clairement pour une gestion économe et efficace de l’argent des contribuables et s’élève contre les baisses d’impôt non financées ou injustes. Economiser ne doit cependant pas aller jusqu’à mettre en danger un service public de qualité, notamment dans les domaines de la santé, des affaires sociales, de la formation, de la culture, des trans-ports publics, de la protection de l’environnement, ainsi que de l’aide au développement. La première priorité des Verts réside dans la qualité de la vie et dans un environnement préservé.

A l’aune de la réalité de nos finances et d’une conjoncture très favorable (dont tout le monde pronostique qu’elle sera au minimum favorable en 2007), la limite du tolérable est dépassée. Ce budget est affecté d’une brochette de coupes provocatrices dues à la majorité de la commission sur des points cruciaux. Au contraire, les amendements tendant à réduire le budget de l’armement se sont avérées vouées à l’échec. Enfin, même les coupes linéaires et indifférenciées ont été maintenues par la majorité bourgeoise de la commission, bien que les dépenses dans leur ensemble fussent maîtrisées. Aussi le groupe des Verts rejette-t-il ce budget.