Le Conseil des Etats est sorti de la sortie du nucléaire. Si rien ne change, ce sera au peuple de décider grâce à l’initiative des Verts.
Adèle Thorens Goumaz, conseillère nationale VD

Les deux Chambres ont fini de traiter la Stratégie énergétique 2050. Résultat après presque deux ans de débats dans les commissions et les Conseils: le Parlement a échoué à sortir du nucléaire.

Suppression du concept d’exploitation à long terme : le peuple est mis en danger par négligence
La décision du Conseil des Etats est irresponsable. En supprimant le concept d’exploitation à long terme, il fait même fi des recommandations de l’autorité de surveillance des centrales, l’IFSN et met en danger la sécurité de notre pays. En supprimant le concept d’exploitation à long terme, les exigences de sécurité pour les vieilles centrales et la limitation de la durée d’exploitation sont abandonnées.

En outre, le Conseil des Etats a fait marche arrière dans la Stratégie énergétique 2050, par exemple sur les objectifs de développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique, ainsi que sur les mesures pour une utilisation optimale de l’énergie. Le Conseil des Etats expose ainsi le pays à davantage d’importations d’énergie et de perte de valeur ajoutée et incite les centrales à fonctionner encore plus longtemps.

Sans corrections, il ne reste plus que l’initiative pour la sortie du nucléaire
Les décisions définitives tomberont après les élections. Les Verts appellent le nouveau Parlement à corriger les décisions erronées du Parlement actuel et à limiter la durée d’exploitation des centrales, qui ont été construites pour fonctionner pendant 30 à 40 ans. Faute de quoi, il ne restera que l’initiative pour une sortie progressive du nucléaire [Link]. Selon un sondage de l’institut gfs récemment publié [Link], l’initiative a de très grandes chances de l’emporter dans les urnes: trois quarts de la population continuent à soutenir la sortie du nucléaire et deux tiers souhaitent limiter la durée d’exploitation des centrales, comme le demande l’initiative.

L’initiative pour une sortie progressive du nucléaire prévoit des durées d’exploitation maximales de 45 ans. C’est déjà le cas aujourd’hui pour les deux antiques centrales de Beznau et de Mühleberg, compte tenu de leurs très graves déficiences.