Le conseil d’Etat débattra demain de l’initiative populaire « Sauvez l’or de la Suisse ». Le conseiller aux Etats vert Luc Recordon proposera de rejeter l’initiative. Elle comporte des risques inutiles et ampute l’indépendance de la Banque nationale suisse. Conséquence : il lui sera plus difficile de remplir son mandat constitutionnel.

Préserver l’indépendance 
Les initiants exigent que la Banque nationale suisse détienne au moins 20 % de ses réserves en or et que celui-ci soit stocké en Suisse. Aux yeux des Verts, ces deux exigences restreignent trop l’indépendance de la Banque nationale. Celle-ci a besoin d’une marge de manœuvre suffisante pour mener une politique monétaire adéquate et contenir l’inflation. On a vu en 2011, lorsque l’économie suisse subissait les lourds effets d’un franc trop fort, à quel point cette indépendance pouvait se révéler précieuse. Les initiants font comme si l’or était une valeur absolue. Vu les fluctuations que son cours a subi ces dernières années, l’or n’est pas un placement plus sûr qu’un autre.

Ne pas mettre tous les œufs dans le même panier
Autre point problématique de l’initiative : l’exigence que les réserves d’or soient exclusivement déposées en Suisse. Il est au contraire pertinent de conserver de petites réserves réparties dans d’autres pays afin de réduire les risques. Les autres pays font de même. Luc Recordon conclut : « L’initiative contredit la sagesse populaire qui nous conseille de ne pas mettre tous ses œufs dans le même panier ».