Bloquer de manière pacifique l’accès à la centrale nucléaire de Mühleberg apparaît comme un acte légitime de résistance civile. Les citoyennes et citoyens de ce pays veulent exercer leurs droits démocratiques : exprimer leur opinion et faire usage de leur liberté de rassemblement – au moyen, notamment, de sit-in pacifiques à l’entrée d’un lieu.

Tout comme les participantes et participants au sit-in, les Verts s’opposent à une remise en service de la centrale nucléaire Mühleberg et exigent sa fermeture définitive. Elle menace une large part de la population suisse. Le manteau du réacteur présente des fissures et la centrale ne dispose pas d’un système de refroidissement fiable en cas d’urgence. Ces deux problèmes pourraient avoir des conséquences dramatiques, comme l’a récemment montré la catastrophe de Fukushima.

Les Forces motrices bernoises (FMB) s’apprêtent de leur propre aveu à dépenser plusieurs centaines de millions pour réparer la centrale et attendent de l’Inspection fédérale de la sécurité nucléaire (IFSN) qu’elle leur accorde des délais généreux pour la mise en œuvre. Les Verts demandent que ces sommes astronomiques soient investies dans une réorientation de la politique énergétique et non dans la remise en état des centrales nucléaires vétustes, qui resteront dangereuses quoi qu’on fasse. L’IFSN ne doit pas délivrer de permis d’exploiter sur de simples déclarations d’intention. Avant de faire redémarrer la centrale, il faut s’assurer que toutes les défaillances en matière de sécurité ont pu être réparées.

Les Verts ont perdu toute confiance dans les FMB et l’IFSN. Ils exigent depuis longtemps une réforme en profondeur des autorités de surveillance. Lors de leur Assemblée des délégué-e-s du 10 septembre prochain à Neuchâtel, les Verts adopteront une résolution demandant une restructuration immédiate de l’autorité suisse de surveillance nucléaire.