En agissant de la sorte, la Commission de l’environnement sert les intérêts de l’Union pétrolière, qui souhaite vendre autant de chauffages à mazout que possible. La Commission relâche également la pression sur economiesuisse, organisation faîtière des entreprises suisses, laquelle a brandi la menace d’un référendum. Appartient-il vraiment aux associations qui représentent les intérêts des énergies fossiles de dicter la politique climatique?

Pour ajourner la loi, la Commission prétend que c’est le moment d’envisager la construction de nouvelles grandes centrales électriques à gaz. Du point de vue des Verts, cet argument n’est qu’un prétexte. De nombreuses études de la Confédération et d’associations montrent que les centrales à gaz non seulement ne sont pas de première priorité, mais encore si elles sont construites un jour, leurs leurs émissions de CO2 seraient entièrement compensées par des projets qui réduiraient durablement les émissions en Suisse. Il a aussi été question de mettre en fonction de nouvelles centrales nucléaires d’ici à 2025. La crainte d’une pénurie de courant est infondée. L’extension de la production électrique helvétique au moyen de sources d’énergie renouvelable est un processus à long terme, et la donne ne changera pas en mai.

Les Verts demandent donc à la Commission environnement du Conseil national de soumettre le projet de loi au Conseil national lors de la session d’été, sans retard ni édulcoration.