Mise en consultation de la stratégie énergétique 2050
Si les Verts approuvent l’orientation que le Conseil fédéral a donnée à sa stratégie énergétique 2050, ils estiment que ses mesures sont insuffisantes. Elles ne permettront pas de mettre les centrales nucléaires suisses hors service d’ici 2029, comme le demande l’initiative verte pour la sortie du nucléaire. En se « hâtant lentement », la Suisse court le risque de devoir construire des centrales à gaz ou importer du courant d’origine fossile. Deux éventualités que les Verts rejettent, en montrant qu’une sortie du nucléaire rapide et respectueuse de l’environnement est possible.
C’est avec plaisir que les Verts ont pris connaissance du projet que le Conseil fédéral a mis en consultation aujourd’hui : sa stratégie énergétique 2050 montre enfin concrètement comment la Suisse sortira du nucléaire. Les Verts saluent l’orientation du projet, qui mise sur la réduction de la consommation de courant, l’amélioration de l’efficience et le développement des énergies renouvelables. Autant de revendications de longue date des Verts.
Par contre, ils regrettent la lenteur avec laquelle le Conseil fédéral amorce le tournant. Il ne sera ainsi pas possible de débrancher les centrales nucléaires après une durée de vie raisonnable. La Suisse court en outre le risque de devoir s’approvisionner au moyen de centrales à gaz ou de courant étranger d’origine fossile. Madame Leuthard ne veut plus l’arrêt des centrales nucléaires d’ici 2035, comme elle l’avait pourtant annoncé en pleine année électorale. C’est pourquoi l’initiative des Verts pour la sortie du nucléaire est plus nécessaire que jamais.
Les trois revendications-clés des Verts
Dans leur propre stratégie énergétique « pour une sortie du nucléaire respectueuse du climat et de l’environnement », présentée en août, les Verts ont montré qu’on peut faire mieux : remplacer les centrales nucléaires en encourageant l’efficience plus rapidement et plus énergiquement et cesser de freiner le développement des énergies renouvelables par de longues procédures ou en limitant les incitations.
- Date de sortie du nucléaire : le Conseil fédéral ne veut pas construire de nouvelle centrale nucléaire, mais il ne fixe aucune échéance pour la durée de vie des centrales existantes. C’est extrêmement risqué. De plus, l’assainissement nécessaire à leur exploitation prolongée réduira encore les investissements dans l’efficience et les renouvelables.
- Efficience avant tout : le Conseil fédéral n’envisage d’encourager fiscalement l’efficience qu’après 2020. Or c’est là le plus gros potentiel ! Il faut le réaliser sans délai. Le principe du découplage est positif, mais il convient d’examiner d’autres voies. Il faut par exemple développer les appels d’offres publics visant à promouvoir l’efficacité électrique, afin que chaque kilowatt économisé soit autant valorisé qu’un kilowatt produit. La réforme fiscale écologique est en outre primordiale.
- Energies renouvelables : le projet du Conseil fédéral est insuffisant. Il prévoit un apport de courant vert de 9,5 TWh d’ici 2035, alors que, selon les Verts, il faut 19 à 24 TWh. De plus, le Conseil fédéral veut continuer à bloquer les soutiens au courant solaire et en rester 0,6 TWh seulement jusqu’à 2020. Les Verts demandent un développement plus rapide des énergies renouvelables et la suppression du couvercle budgétaire qui limite la rétribution à prix coûtant du courant injecté (RPC), faute de quoi il faut maintenir l’initiative Cleantech. Enfin 200 installations éoliennes doivent être mises en service d’ici 2020.